Résumé de l’étude STOA : « Impact sur la santé de la 5G »

« État actuel des connaissances sur les risques cancérigènes et reproductifs/de développement liés à la 5G, telles qu’elles ressortent des études épidémiologiques et des études expérimentales in vivo. »

Cette étude a été rédigée par le Dr Fiorella Belpoggi, PhD, IATPF, Institut Ramazzini, Bologne (Italie), à la demande du Panel pour l’avenir des sciences et des technologies (STOA) et gérée par l’Unité de prospective scientifique, au sein de la Direction générale des services de recherche parlementaire (EPRS) du Secrétariat du Parlement européen.

Le déploiement prochain des réseaux mobiles 5G permettra d’assurer des vitesses nettement plus rapides de haut débit mobile et une utilisation de plus en plus étendue des données mobiles. Les innovations techniques comprennent un système de transmission différent (MIMO : utilisation d’antennes à entrées et sorties multiples), l’émission ou la réception de signaux directionnels (formation de faisceaux) et l’utilisation d’autres gammes de fréquences. En même temps, on s’attend à un changement dans l’exposition aux champs électromagnétiques (EMF) des humains et de l’environnement. En plus de celles utilisées à ce jour, les bandes pionnières de la 5G identifiées au niveau de l’UE ont des fréquences de 700 MHz, 3,6 GHz (3,4 à 3,8 GHz) et 26 GHz (24,25 à 27,5 GHz). Les deux premières fréquences (FR1) sont similaires à celles utilisées pour les technologies 2G-4G et ont fait l’objet d’études épidémiologiques et expérimentales pour différents points finaux (notamment la cancérogénicité et les effets sur la reproduction et le développement), tandis que les fréquences 26 GHz (FR2) et plus élevées n’ont pas été étudiées de manière adéquate pour les mêmes points finaux.

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les CEM de radiofréquences (RF) comme  » peut-être cancérogènes pour l’homme  » (groupe 2B) et a récemment recommandé la réévaluation de l’exposition aux RF  » avec une priorité élevée  » (CIRC, 2019). Depuis 2011, un grand nombre d’études ont été réalisées, tant épidémiologiques qu’expérimentales. La présente revue aborde les connaissances actuelles sur les dangers cancérigènes et reproductifs/de développement des RF telles qu’exploitées par la 5G. Il existe diverses études expérimentales et épidémiologiques in vivo sur les RF dans une gamme de fréquences inférieure (450 à 6000 MHz), qui comprend également les fréquences utilisées dans le réseau cellulaire à large bande des générations précédentes, mais très peu (et inadéquates) sur la gamme de fréquences supérieure (24 à 100 GHz, ondes centimétriques/millimétriques).

L’examen montre que 1) 5G FR1 (700 et 3600 MHz) : a) preuves limitées de cancérogénicité dans les études épidémiologiques ; b) preuves suffisantes de cancérogénicité dans les tests biologiques expérimentaux ; c) preuves limitées d’effets néfastes sur la reproduction/le développement chez l’homme ; d) preuves suffisantes d’effets néfastes sur la reproduction/le développement chez les animaux de laboratoire. 2) 5G FR2 (24,25-27,5 GHz) : l’examen systématique n’a trouvé aucune étude adéquate, ni chez l’homme ni chez l’animal de laboratoire.

CONCLUSIONS
1) Cancer : FR1 (450 à 6000 MHz) : Les CEM sont probablement cancérigènes pour l’homme, ils provoquent notamment des gliomes et des neurinomes acoustiques ; FR2 (24 à 100 GHz) : Aucune étude adéquate n’a été réalisée sur les fréquences plus élevées.
2) Effets sur le développement de la reproduction : FR1 (450 à 6000 MHz). Ces fréquences affectent probablement la fertilité des hommes et peut-être aussi celle des femmes. Elles peuvent avoir des effets néfastes sur le développement des embryons, des fœtus et des nouveau-nés ; FR2 (24 à 100 GHz) : Aucune étude adéquate n’a été réalisée sur les effets non thermiques des fréquences plus élevées.

RESUME EXECUTIF

Contexte

Les dernières décennies ont connu un développement sans précédent des technologies dites d’information et de communication (TIC), qui comprennent la communication sans fil utilisée pour les téléphones mobiles et, par exemple, le Wi-Fi utilisant des champs électromagnétiques (CEM) de radiofréquence (RF). La première génération de téléphones mobiles de poche a été disponible à la fin des années 1980. Par la suite, les deuxième (2G), troisième (3G) et quatrième (4G, LTE) générations ont considérablement augmenté leur taux de pénétration dans la société, de sorte qu’il y a aujourd’hui plus d’appareils que d’habitants en Europe. En outre, le Wi-Fi et d’autres formes de transfert de données sans fil sont devenus omniprésents et sont disponibles dans le monde entier. Néanmoins, il existe de nouvelles inégalités en termes d’accès à l’internet à haut débit (même dans les pays à revenu élevé) et le contrôle et la fermeture par des régimes autoritaires présentent des risques pour la démocratie et les valeurs européennes. Actuellement, nous commençons à introduire la prochaine génération de RF, la 5G, sur les réseaux mobiles. La 5G n’est pas une nouvelle technologie, mais une évolution des technologies 1G à 4G déjà existantes. Les réseaux 5G fonctionneront dans plusieurs bandes de fréquences différentes, dont les fréquences les plus basses sont proposées pour la première phase des réseaux 5G. Plusieurs de ces fréquences ont été ou sont actuellement utilisées pour des générations antérieures de communication mobile. Des radiofréquences beaucoup plus élevées sont également prévues pour être utilisées à des stades ultérieurs de l’évolution de la technologie 5G. Ces nouvelles bandes se situent bien au-dessus de la gamme UHF, avec des longueurs d’onde de l’ordre du centimètre (3-30 GHz) ou du millimètre (30-300 GHz – ondes millimétriques (MMW)). Ces dernières bandes ont traditionnellement été utilisées pour les radars et les liaisons par micro-ondes et très peu ont été étudiées pour leur impact sur la santé humaine.

Évaluation de l’exposition

La question de l’évaluation de l’exposition avec l’introduction de la 5G est complexe, surtout en ce qui concerne le contrôle des changements continus de l’activité des stations de base (BS) et des équipements utilisateurs (UE) liés à la technologie MIMO (entrées multiples, sorties multiples), alors que la position technique sur l’exposition dans le nouveau scénario lié aux émissions 2G, 3G, 4G et 5G est encore en cours de formulation et est donc incertaine. L’évaluation de l’exposition constitue une question centrale à débattre avant la diffusion de la technologie MMW et MIMO sur toute la planète.

Effets non-thermiques

Les effets nocifs de l’interaction biologique non-thermique des RF-EMF avec les tissus humains et animaux n’ont pas été pris en compte dans la détermination des lignes directrices ICNIRP 2020, malgré l’énorme quantité de publications scientifiques disponibles démontrant la nocivité ou la nocivité potentielle de ces effets. Pourtant, nous savons que les bioréponses athermiques existent et que certaines fréquences sont utilisées à des fins thérapeutiques dans un certain nombre de branches de la médecine. Comme nous le savons, tout médicament, même le plus bénéfique, peut également entraîner des effets indésirables. Le revers de la médaille est donc de prendre en compte les effets thermiques et non thermiques des CEM-FR pour évaluer les risques.

État de l’art de la recherche sur les RF-EMF

L’introduction d’appareils de communication sans fil fonctionnant dans les parties RF du spectre électromagnétique de 450 à 6000 MHZ (FR1, les plus basses fréquences de la 5G) a déclenché un nombre considérable d’études axées sur les problèmes de santé. Ces études portent sur l’homme (épidémiologie), l’animal (études expérimentales sur les rongeurs) et les systèmes in vitro. 

Les réseaux 5G augmenteront le nombre de dispositifs sans fil, ce qui nécessitera beaucoup plus d’infrastructures et permettra d’augmenter le volume de données mobiles par zone géographique. En outre, il est nécessaire de mettre en place une densité de réseau accrue, car les fréquences plus élevées requises pour la 5G (FR2 : 24 à 100 GHz, ondes millimétriques) ont des portées plus courtes. Les études disponibles sur ces fréquences sont peu nombreuses et de qualité inégale. 

La question qui se pose est de savoir si ces fréquences plus élevées auraient des effets sanitaires et environnementaux différents de ceux des fréquences plus basses. Dans le monde entier, des évaluations de la sécurité des RF ont été réalisées à différents niveaux, avec la publication de documents scientifiques et politiques.

En ce qui concerne le cancer, en 2011, le CIRC (CIRC 2013) a défini les CEM RF générés par les fréquences 30kHz-300GHz comme « peut-être cancérogènes » pour l’homme, sur la base de « preuves limitées de cancérogénicité » chez l’homme et chez les animaux de laboratoire. Le fait est que les études disponibles en 2011 concernaient les RF dans la gamme que nous appelons ici FR1, c’est-à-dire de 450 à 6000 MHZ. La fréquence de 26GHz (26 000 MHz) se situe dans la gamme des ondes millimétriques (MMW). L’évaluation du CIRC de 2011 portait sur les CEM RF ; alors qu’il n’y avait pas d’études sur la 5G, des études sur les expositions (professionnelles) aux radars et aux micro-ondes étaient incluses, mais peu informatives. Les nouvelles fréquences MMW (FR2 : 24-100GHz) viendront s’ajouter aux fréquences plus basses déjà utilisées, y compris dans le cadre de la 5G. 

Il s’ensuit que lorsque nous parlons de la 5G, dans la gamme des deux fréquences les plus basses, il existe de nombreuses études, pour la plupart rassemblées dans la monographie du CIRC relative au cancer, tandis que pour les fréquences 26 GHz et MMW en général, il existe peu de littérature explorant les éventuels effets néfastes sur la santé, pour la simple raison qu’elles n’ont jamais été utilisées jusqu’à présent pour la communication de masse et qu’il n’y a donc pas de population exposée appropriée à étudier ; il existe également très peu d’études adéquates sur les effets non thermiques sur les animaux de laboratoire.

Revue de la littérature

La présente revue a pour but d’examiner les connaissances actuelles sur les effets non thermiques des RF exploitées par la 5G, tant sur le plan cancérigène que sur celui de la reproduction et du développement, telles qu’elles ressortent des études expérimentales in vivo et des études épidémiologiques. En particulier, les études disponibles jusqu’à présent seront subdivisées en deux catégories :

1) les études évaluant les effets sur la santé dus aux RF dans une gamme de fréquences plus basses (FR1 : 450 à 6000 MHZ), qui comprend également les fréquences utilisées dans le réseau cellulaire à large bande des générations précédentes.

2) les RF à une gamme de fréquences plus élevées (FR2 : 24 à 100 GHz, ondes millimétriques) spécifiques au réseau 5G. Les fréquences plus élevées, c’est-à-dire de 24 à 100 GHz, ondes centimétriques/millimétriques, sont nouvelles, précédemment non utilisées pour la communication mobile et spécifiques à la nouvelle technologie 5G, avec des caractéristiques physiques et une interaction avec la matière biologique particulières (pénétration plus faible, énergie plus élevée, etc.), et ont donc été considérées séparément. 

Des effets non thermiques ont été observés tant chez l’homme que sur des modèles animaux ; dans les faits, certains d’entre eux représentent des « effets fondés », des observations objectives et pertinentes issues d’études épidémiologiques et expérimentales. Ils sont liés au cancer et aux effets néfastes sur la fertilité/le développement. C’est pourquoi, afin de se concentrer sur les paramètres fondés sur des preuves, la présente analyse de la littérature disponible ne porte que sur les deux résultats objectifs susmentionnés (cancer et effets sur la fertilité/le développement).

Résultats

En utilisant PubMed et la base de données EMF Portal, et en appliquant à notre recherche la méthodologie de l’examen de la portée, nous avons trouvé 950 articles sur la cancérogénicité des CEM-FR chez l’homme, et 911 articles sur les études expérimentales sur les rongeurs. En ce qui concerne les études sur la reproduction et le développement, nous avons trouvé 2834 articles pour l’épidémiologie et 5052 articles pour les études expérimentales sur les rongeurs. A partir de la présente revue de la littérature et des considérations ci-dessus, nous pouvons conclure comme suit :

Cancer chez l’homme

FR1 : 450 à 6000 MHZ
Il existe des preuves limitées chez l’homme de la cancérogénicité des rayonnements de radiofréquence chez l’homme. En actualisant les résultats de l’évaluation globale de 2011 à 2020, des associations positives ont de nouveau été observées entre l’exposition aux rayonnements de radiofréquence des téléphones sans fil et le gliome (tumeur du cerveau) et le neurinome acoustique, mais les preuves ne sont pas encore suffisamment solides pour établir une relation directe. 

FR2 : 24 à 100 GHz
Aucune étude adéquate n’a été réalisée sur les effets des hautes fréquences sur l’homme.

Cancer chez les animaux de laboratoire

FR1 : 450 à 6000 MHZ
Il existe des preuves suffisantes chez les animaux de laboratoire de la cancérogénicité des rayonnements de radiofréquence. De nouvelles études suite à l’évaluation du CIRC de 2011 ont montré une association claire entre les RF-EMF et les tumeurs du cerveau et des cellules de Schwann du système nerveux périphérique, le même type de tumeurs également observé dans les études épidémiologiques.

FR2 : 24 à 100 GHz 
Aucune étude adéquate n’a été réalisée sur les fréquences supérieures.

Effets sur la reproduction/le développement chez l’homme

FR1 : 450 à 6000 MHZ
Il existe des preuves limitées d’effets négatifs sur la fertilité des hommes.
Il existe des preuves limitées d’effets sur le développement de la progéniture des mères grandes utilisatrices de téléphones mobiles pendant la grossesse.

FR2 : 24 à 100 GHz
Aucune étude adéquate n’a été réalisée sur les fréquences plus élevées.

Effets sur la reproduction/le développement chez les animaux de laboratoire

FR1 : 450 à 6000 MHZ
Il existe des preuves suffisantes d’effets indésirables sur la fertilité des rats et des souris mâles ; Il existe des preuves limitées d’effets néfastes sur la fertilité des femelles chez les souris. Il existe des preuves limitées d’effets néfastes sur le développement de la progéniture des rats et des souris exposés pendant la vie embryonnaire.

FR2 : 24 à 100 GHz
Aucune étude adéquate sur les effets non thermiques n’a été réalisée sur les fréquences supérieures FR2.

Évaluation globale

Cancer

FR1 : 450 à 6000 MHZ. Ces fréquences FR1 sont probablement cancérigènes pour l’homme. 
FR2 : 24 à 100 GHz : Aucune étude adéquate n’a été réalisée sur les fréquences supérieures.

Effets sur la reproduction/le développement

FR1 : 450 à 6000 MHZ. Ces fréquences affectent probablement la fertilité masculine et peut-être aussi la fertilité féminine. Elles peuvent avoir des effets négatifs sur le développement des embryons, des fœtus et des nouveau-nés.
FR2 : 24 à 100 GHz : Aucune étude adéquate n’a été réalisée sur les effets non thermiques des fréquences plus élevées.

Cinq options politiques

Opter pour une nouvelle technologie pour les téléphones mobiles permettant de réduire les émissions énergétiques. La source d’émissions RF qui semble actuellement constituer la plus grande menace est le téléphone mobile. Bien que les installations émettrices (mâts de radiobase) soient perçues par certains comme présentant le plus grand risque, en réalité, la plus grande charge d’exposition chez l’homme provient généralement de son propre téléphone portable, et des études épidémiologiques ont observé une augmentation statistiquement significative des tumeurs cérébrales et des tumeurs à cellules de Schwann des nerfs périphériques, surtout chez les gros utilisateurs de téléphones portables.

Révision des limites d’exposition aux antennes relais (exposition environnementale) dans les pays de l’UE. Ces derniers temps, les politiques européennes (Commission européenne, 2019) ont fait grand cas de la durabilité d’un nouveau modèle de développement mettant en œuvre toutes les nouvelles technologies susceptibles d’assurer une surveillance constante de l’état de santé de la planète, du changement climatique, de la transition énergétique, de l’agroécologie, de la préservation de la biodiversité. Dans cette perspective, l’utilisation de la 5G pour les fréquences les plus basses et le respect des limites d’exposition de précaution pourraient constituer une innovation de première importance pour la réalisation des objectifs européens.

Promouvoir la recherche scientifique multidisciplinaire pour évaluer l’effet à long terme de la 5G sur la santé et trouver une méthode adéquate de surveillance de l’exposition une fois la 5G installée. La littérature ne contient pas d’études adéquates permettant d’exclure le danger que des tumeurs et des effets néfastes sur la reproduction et le développement puissent découler de l’exposition aux ondes millimétriques de la 5G, ni la possibilité d’une interaction synergique avec les fréquences les plus basses utilisées par la 5G ou déjà utilisées. Tout cela rend l’introduction de la 5G pleine d’incertitudes, tant en ce qui concerne les questions de santé que la prévision/surveillance de l’exposition réelle de la population.

Compte tenu de ces incertitudes, une option politique consiste à promouvoir des recherches, de préférence en équipe multidisciplinaire, sur les aspects liés à l’évaluation de l’exposition et également sur les effets biologiques des ondes millimétriques 5G tant sur l’homme que sur la flore et la faune de l’environnement (vertébrés non humains, plantes, champignons et invertébrés à des fréquences comprises entre 6 et 300 GHz). 

Les résultats de ces études serviront de base à l’élaboration de politiques fondées sur des preuves concernant l’exposition aux CEMF aux fréquences millimétriques 5G des organismes humains et non humains. D’autres études sont nécessaires pour mieux explorer, de manière indépendante, les effets sur la santé des RF-EMF en général et des MMW en particulier.

Toutefois, les résultats disponibles sur le scénario actuel des RF-EMF semblent suffisants pour démontrer l’existence d’effets biomédicaux, pour invoquer le principe de précaution, pour définir les sujets exposés comme potentiellement vulnérables et pour réviser les limites existantes.

Adopter des mesures incitant à réduire au minimum l’exposition aux RF-EMF. Toutes les performances remarquables de la nouvelle technologie 5G sans fil peuvent également être obtenues par un câble en fibre optique. Cela permettrait de minimiser l’exposition, partout où des connexions sont nécessaires dans des sites fixes. Nous pourrions utiliser la fibre optique pour câbler les écoles, les bibliothèques, les lieux de travail, les maisons, les bâtiments publics, tous les nouveaux bâtiments, etc. 

De même, les lieux de rassemblement public pourraient réserver des zones « sans RF-EMF » (comme nous l’avons fait pour la cigarette) afin d’éviter l’exposition passive des personnes qui n’utilisent pas les téléphones mobiles ou les technologies de transmission à longue distance (c’est-à-dire beaucoup de personnes âgées et d’enfants) et de celles qui s’y opposent pour des raisons d’électrosensibilité.

Promouvoir des campagnes d’information sur le 5G. Dans notre climat actuel d’incertitude où l’industrie et les institutions adoptent souvent des positions contradictoires, les citoyens prennent peur ; ils ne se sentent plus protégés par les institutions en charge et forment des comités pour demander le blocage de la 5G. 

Les répercussions négatives sont énormes : les avancées technologiques sont freinées au moment même où la pandémie Covid-19 montre les nombreuses lacunes de la technologie et donc sa nécessité de développement ; à nouveau, le manque de confiance de la population envers les institutions a suscité de vives protestations et la demande d’un moratoire sur la 5G. 

Les gens ignorent souvent que le danger pour la santé ne vient pas des différentes fréquences, hautes ou basses, mais des champs électromagnétiques qu’elles génèrent, de sorte que la gestion des risques peut être réalisée en identifiant des limites d’exposition plus sûres.

Malheureusement, tout cela est dû au manque d’informations indépendantes sur les méfaits potentiels des CEM-RF. Le manque d’informations laisse le champ libre aux négationnistes comme aux alarmistes, ce qui donne lieu à un conflit social croissant dans de nombreux pays de l’UE. Les programmes visant à informer les citoyens sont devenus une priorité. 

Des programmes d’information devraient être mis en place à tous les niveaux, en commençant par les écoles. Ils doivent montrer les risques potentiels pour la santé, mais aussi les opportunités du développement numérique, les alternatives infrastructurelles pour la transmission 5G, les mesures de sécurité (limites d’exposition) prises par l’UE et les pays membres, et l’utilisation correcte du téléphone portable. 

Seule une information précise nous permettra de regagner la confiance des citoyens et de parvenir à un accord partagé sur un choix technologique qui, s’il est bien géré, peut apporter de grandes améliorations sociales et économiques.

NOTES & COMPLEMENTS

* « Impact sur la santé de la 5G : La Commission veut développer la 5G sans rien savoir de son impact sur la santé ! » Communiqué de presse de Michele Rivasi, 4 avril 2019 http://bit.ly/Rivasi_Impact_5G
** Anses. (2021). Expositions aux champs électromagnétiques liées au déploiement de la technologie de communication « 5G » et effets sanitaires éventuels associés. (saisine 2019-SA-0006). Maisons-Alfort : Anses, 241 p. *** Rapport « ICNIRP : Conflits d’intérêts, Capture réglementaire et 5G », de Michele Rivasi et Klaus Buchner, 19 juin 2020

STOA REFERENCES

STOA Event : « Presentation of the studies: ‘Health impact of 5G’ and ‘Environmental impacts of 5G’ » Replay & Interpretation (EN, FR, IT, BG, ES)
STOA Study : « Environmental Impacts of 5G », non final version
STOA Study : « Health impact of 5G », non final version

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Par Michèle Rivasi

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