Au procès de Bure ce 1er juin « C’est le nucléaire qui est hors la loi »

Après plus de 3 ans d’instruction et de contrôles judiciaires éprouvants, 7 personnes seront jugées pour « association de malfaiteurs » lors d’un procès très attendu, du 1er au 3 juin 2021. L’eurodéputée Michèle Rivasi, engagée depuis plus de trente ans dans la lutte anti-nucléaire, sera présente à Bar-le-Duc pour exprimer sa solidarité avec ces « malfaiteurs ». Elle exige la relaxe des militants et, surtout, l’abandon du nucléaire et de ses projets fous comme Cigéo, à Bure. 

Réaction de Michèle Rivasi, députée européenne, co-fondatrice de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) :

Nous avons enfin la preuve que le nucléaire est au cœur de l’Etat. Face à une opposition légitime des citoyens, l’Etat réagit pourtant comme si nous portions directement atteinte à la France. Les moyens déployés sont complètement surréalistes : Vingt domiciles perquisitionnés, dix militants interdits de se voir pendant 2 ans et demi, 100 téléphones placés sous écoute, 16 années cumulées de communications enregistrées, des balises posées sous des voitures, un escadron de gendarmes mobiles harcelant les habitants et habitantes au quotidien…C’est une atteinte aux libertés fondamentales injustifiée. 

Pour financer ces dérives autoritaires, plus d’un million d’euros d’argent public ont été dépensés. Cette machine de renseignements est déployée pour tenter de paralyser le mouvement anti-nucléaire mais nous ne nous laisserons pas intimidés ni harcelés ! Alors que nous arrivons à un moment charnière – Cigéo pourrait bientôt être reconnu d’utilité publique (expropriations, défrichement du Bois Lejuc et les premiers chantiers d’ici 2022) –  ce « procès des malfaiteurs » doit être le procès de Cigéo et du nucléaire.  

Le projet Cigéo nous est imposé. Toutes les options devraient être étudiées avant qu’une décision de principe ne soit prise. L’enfouissement des déchets radioactifs sous terre est la méthode la plus commode pour le lobby nucléaire car elle est la moins visible. En attendant, on tarde à expérimenter des alternatives comme d’autres options de stockage en subsurface ou surface. 

Se mobiliser contre un projet inutile et dangereux n’est pas un délit. C’est le nucléaire qui est hors la loi. Preuve en est, la cellule de surveillance de Bure a retranscrit des échanges entre les militants et leurs avocats et des prélèvements d’ADN ont été réalisés sans consentement. 

L’Etat refuse de reconnaître le vrai problème : le nucléaire nous empêche de répondre aux objectifs européens sur le développement des énergies renouvelables. Cigéo piétine notre chartre de l’environnement et les droits des générations futures.

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Par Michèle Rivasi

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