Avis de l’Anses sur les radiofréquences : un paradoxe de plus

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a rendu cette semaine son nouveau rapport sur les radiofréquences et leurs effets sur la santé. Pour Michèle Rivasi, députée européenne EELV, la déception est de mise :

L’Anses ne conclut pas à un « effet sanitaire avéré chez l’homme » et ne propose donc pas de « nouvelles valeurs limites d’exposition de la population »(1), mais reconnaît que les ondes électromagnétiques peuvent avoir des effets biologiques. Il y a là un véritable paradoxe, surtout lorsque les preuves scientifiques continuent de s’accumuler en ce qui concerne les effets du téléphone portable sur la santé (voir étude L. Hardell publiée le 24 septembre 2013).

Selon l’Anses, « aucun effet pérenne des radiofréquences sur la perte d’intégrité de l’ADN n’a été mis en évidence à un faible niveau d’exposition » et les modifications observées « semblent être rapidement réparées ». Mais pour la biologiste de formation, « quand il y a cassure de l’ADN, les mécanismes de réparation de l’ADN qui interviennent peuvent occasionner des mutations à l’origine des cancers. Pourquoi ne pas prévenir plutôt que d’avoir à guérir? »

Tous les jours je suis interpellée par des personnes électrohypersensibles qui souffrent le martyr, qui appréhendent l’arrivée de la 4G et donc l’augmentation de la pollution électromagnétique et que leur répond-t-on? A l’année prochaine et la sortie d’un nouveau rapport ! Mais de qui se moque-t-on?

Des solutions existent, le COPIC a récemment expliqué que pour réduire la pollution aux ondes, il était possible de multiplier les micro-antennes afin d’abaisser l’exposition. D’autre part, pourquoi ne pas appliquer les mêmes valeurs d’émission (antennes relais) sur tout le territoire (comme ce qui a été fait avec la charte de Paris) et abroger le décret Jospin de 2002 qui fixe à 41 v/m, 58v/m et 61v/m suivant les fréquences et l’exposition, alors que les ONG demandent l’application du 0,6 v/m ? Mais je ne perçois aucune volonté d’obliger les opérateurs de téléphonie mobile à aller dans cette direction de la part du Gouvernement. Quand cela va-t-il changer ?

(1) L’ANSES n’envisage pas, en tout cas «sur une base sanitaire, de proposer de nouvelles valeurs limites d’exposition pour la population générale.» Dans son précédent rapport de 2009, l’Anses recommandait pourtant de réduire les expositions.

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Par Michèle Rivasi

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