Alerte: une centrale nucléaire s’active aux portes de l’Europe sans mesures de sûreté

Aujourd’hui, le Parlement européen va débattre et voter une résolution sur la « Sûreté de la centrale nucléaire d’Ostrovets en Biélorussie », centrale située à la frontière avec la Lituanie. Après une visite annulée au mois de décembre 2020, les experts de l’UE sont actuellement en visite à la centrale nucléaire Ostrovets afin de réviser les mesures de sûreté. L’évaluation finale des experts européens sera rendue au printemps-été 2021, ce qui laisse présager que le lancement commercial prévu en mars du premier réacteur nucléaire  pourrait avoir lieu avant que toutes les recommandations de sûreté ne soient mises en œuvre par la Biélorussie.

Michèle Rivasi, députée des Verts/ALE de la commission ENVI :

Suite à l’accident de Fukushima, les autorités de radioprotection européennes ont réévalué les zones de mise à l’abri et l’ingestion de comprimés d’iode stable jusqu’à 100km. La nouvelle centrale nucléaire d’Ostrovets en Biélorussie se trouve à 20 km de la frontière lituanienne et à 50 km de sa capitale Vilnius. Il est essentiel que nous évitions un autre Tchernobyl aux portes de l’Europe. Cette centrale pose beaucoup de problèmes: les insuffisances en matière de sûreté identifiées  par les experts de l’UE lors des « stress tests » en 2018, le site est reconnu comme zone sismique, les eaux de refroidissement utilisées seront celles de la rivière Néris (qui fournit la majeure partie de l’eau potable en Lituanie) et les conventions internationales d’Aarhus et d’Espoo n’ont pas été respectées. 

Le problème de sûreté de la centrale nucléaire d’Ostrovets est un problème commun, qui concerne la sécurité géopolitique de l’Union européenne, la santé de nos citoyens et notre environnement. Ostrovets est l’illustration d’une perte de culture de la sûreté nucléaire et de faiblesse face à la puissance de Rosatom sur le marché de l’énergie. Alors que l’énergie nucléaire est en déclin dans la plupart des pays du monde, la société d’État russe Rosatom exerce une forte pression politique sur les pays d’Europe centrale et orientale tels que la Hongrie, la Bulgarie, la République tchèque et la Slovaquie.

Nous ne pouvons pas tolérer de compromis sur la sûreté quand il s’agit d’énergie nucléaire. La Commission doit faire preuve de plus de fermeté et doit faire pression sur les autorités biélorusses pour qu’elles suspendent le lancement commercial de la centrale nucléaire en mars jusqu’à ce que TOUTES les recommandations de l’évaluation par les pairs de l’UE aient été mises en œuvre. J’attends également de la part de la Commission européenne qu’elle fasse des propositions pour empêcher les importations commerciales d’électricité provenant d’installations nucléaires de pays tiers qui ne satisfont pas aux niveaux de sûreté reconnus par l’UE. Il faut arrêter l’importation d’électricité d’origine dangereuse!

Articles similaires :

Par Michèle Rivasi

Suivez-moi sur Facebook

Suivez-moi sur Twitter