L’étude « Les futurs énergétiques 2050 » de RTE (le gestionnaire du Réseau de Transport d’Électricité en France), publiée ce lundi 25 octobre confirme l’existence de six scénarios possibles, dont trois tendent vers le 100 % renouvelables et prévoit une sortie progressive du nucléaire existant. Le nucléaire n’est pas indispensable, mais est présenté comme tel, justifiant ainsi les visées inquiétantes du gouvernement en matière d’énergie.
La présentation des scénarios de RTE révèle le peu d’ambition du gouvernement en matière d’e sobriété et donne la désagréable impression d’annoncer la relance du nucléaire. Pourquoi RTE ne donne pas de détails sur le coût de financement du nucléaire ? Il est probablement sous-estimé puisque les technologies mise en œuvre ne sont pas encore maîtrisées (EPR et SMR). La poursuite du nucléaire coûte de plus en plus cher et que les énergies renouvelables connaissent une baisse constante au niveau international.
RTE ne doit pas nier les scénarios de sobriété. Relancer et imposer le nucléaire, ce sera la prolongation d’un fiasco industriel. Les centrales constituent une menace permanente pour la sûreté et la sécurité, et nous ne disposons toujours pas, à ce jour, de solution sûre de stockage à long terme des déchets. L’EPR de Flamanville nous montre que le nucléaire n’est pas stable et coûte cher : l’EPR était budgété à 3 milliards d’euros et atteint aujourd’hui plus de 19 milliards d’euros et a 10 ans de retard. Les petits réacteurs modulaires (SMR) seront encore plus chers par unité de puissance que les grands actuels et ne seraient pas opérationnels avant 2035. Cette industrie va encore nous faire perdre du temps pour répondre à l’actuelle envolée des prix de l’énergie et pour la décennie à venir, décisive pour réduire de moitié nos émissions. Enfin, comment oser penser à prolonger les réacteurs du palier 900 MW au-delà de 50 ans, alors qu’EDF ne parvient déjà pas à assurer une maintenance correcte de ses installations et patauge dans une difficulté financière.
Le scénario négaWattt, qui étudie nos besoins globaux en énergie et non seulement l’électricité comme le fait RTE, rappelle l’importance de la sobriété et de l’efficacité énergétiques pour atteindre les objectifs climatiques. Le 100% renouvelable et la sortie du nucléaire, c’est techniquement possible, sans rupture d’approvisionnement et sans mettre en péril nos objectifs climatiques. Une sortie du nucléaire est possible en 2045, soit dix ans plus tard que dans l’étude de mégawatt de 2017, à cause du manque d’action depuis la loi de Transition énergétique de 2015.