MAKE FRANCE ATOMIC AGAIN ?

Emmanuel Macron a choisi le lobby nucléaire, au détriment de la transition énergétique !

 

Rendue obligatoire par la loi de transition énergétique de 2015, la Programmation pluriannuelle de l’énergie doit préciser la trajectoire énergétique de la France au cours des cycles 2019-2023 et 2024-2028. Elle devait doper les renouvelables (32 % d’énergies renouvelables à 2030, dont 40 % d’électricité renouvelable) et acter le report à 2035 (au lieu de 2025 comme voté dans la LTE en 2015) du passage à 50% de nucléaire dans la production d’électricité.

Alors qu’énormément de retard a déjà été pris pour réduire la part du nucléaire et que la fin de vie des réacteurs se rapproche, le gouvernement procrastine dangereusement et perd un temps précieux pour engager des transformations inévitables du système énergétique. Le gouvernement a plié sous EDF qui veut attendre 2029 pour commencer à fermer des réacteurs, en plus des deux de Fessenheim, et qui milite pour la construction de centrales de nouvelle génération, dits EPR.

Réaction de Michèle Rivasi :

«  Emmanuel Macron défend le nucléaire, au détriment de la protection du climat, de la sûreté et du portefeuille des Français. Alors que certaines pièces des réacteurs, particulièrement sensibles au vieillissement, ne sont pas remplaçables, et que l’Autorité de sûreté nucléaire ne s’est pas encore prononcée sur la prolongation du fonctionnement des réacteurs au-delà de 40 ans, le gouvernement propose de prolonger les centrales. Comment EDF, en situation de quasi-faillite, compte-t-elle financer ces travaux de prolongation ? Qui va payer ? Comment assurer une sûreté maximale ?

Quant aux centrales nucléaires neuves comme les EPR, elles produisent une électricité bien plus chère que les énergies renouvelables, tout en ayant les mêmes inconvénients que les générations précédentes : des technologies difficiles à maîtriser (voir l’échec l’EPR de Flamanville) et une production supplémentaire de déchets radioactifs. D’après la Direction générale de l’Énergie et du Climat, 17 à 20 réacteurs produisent déjà en excédent. La France doit s’engager sur un rythme de fermeture de 2 réacteurs par an minimum dès ce quinquennat pour éviter des investissements inutiles.

A quelques jours de la COP 24, Emmanuel Macron fait le choix de ralentir la transition énergétique européenne, pour la seule satisfaction de la filière nucléaire. Mettre en avant la fermeture de centrales à charbon ne suffit pas. Sans baisse de la part du nucléaire, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ne pourront jamais prendre leur place. Ce sont les énergies renouvelables qui sont créatrices d’emploi et de plus en plus compétitives. Le nucléaire, c’est fini !

Il est temps d’agir. Le mouvement des gilets jaunes montre que les Français en ont assez que les gouvernements successifs tergiversent sur la transition énergétique et déroulent le tapis rouge aux lobbies. Suivons les mouvements actuels : les citoyens demandent des vraies solutions d’accompagnement, les collectivités de tout bord s’engagent pour devenir des Territoires à Énergie Positive et l’Union européenne vient de reconnaitre le statut de « communautés d’énergies ». Pourquoi encore s’entêter dans un modèle énergétique centralisé et obsolète? »  

 

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Par Michèle Rivasi

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