Macron, le président du lobby nucléaire contre le climat

Emmanuel Macron s’apprête à annoncer aujourd’hui, jeudi 10 février, à Belfort la construction de 6 à … 14 nouveaux réacteurs nucléaires sous prétexte que ce serait indispensable pour le climat.

Déclaration de Michèle Rivasi, députée du Groupe des Verts/ALE au Parlement européen :

« Emmanuel Macron utilise faussement l’argument du climat pour annoncer une relance du nucléaire. La production d’électricité représente moins de 5 % des émissions nationales en Europe. 
Au lieu de parler de la relance de notre lobby national, évoquons le mauvais bilan d’Emmanuel Macron sur le climat et la transition énergétique. Il n’a pas respecté sa promesse de fermer la totalité des centrales à charbon avant la fin de son mandat. La France est le seul État européen à ne pas avoir rempli ses objectifs de développement des énergies renouvelables. Et elle fait partie de la quinzaine de pays européens qui subventionnent davantage les énergies fossiles que les énergies renouvelables ! 
Emmanuel Macron a noué des alliances toxiques avec des États soutenant le recours au gaz fossile, pour que le nucléaire soit considéré comme une énergie « verte » dans la taxonomie européenne, labellisant ainsi au passage la moitié des centrales à gaz fossile d’Europe. Ce n’est pas une énergie verte : les mines d’uranium comme les déchets radioactifs peuvent polluer le sol et les eaux sur des centaines de milliers d’années. 
Il n’existe pas à ce jour de filière industrielle permettant l’émergence des SMR. Ces réacteurs ne seraient pas opérationnels avant 2035. C’est hors délai pour répondre à l’actuelle envolée des prix de l’énergie et pour la décennie à venir, décisive pour réduire de moitié nos émissions. En outre, ils augmenteraient la vulnérabilité du territoire français face au risque d’accident et à la menace terroriste. 
Comment croire qu’EDF, incapable de construire l’EPR de Flamanville, pourrait en fabriquer d’autres ?  Les retards et surcoûts rencontrés par les deux seuls EPR actuellement en fonctionnement et les différents modèles en projet dans le monde laissent penser qu’ils connaîtront les mêmes déboires que les réacteurs de grande taille. Quant aux EPR2, il reste beaucoup à faire ! D’après le média Contexte, l’Elysée indiquait qu’un 1 million (seulement) des 20 millions d’heures nécessaires à l’établissement de ses plans avaient été consacrées : le premier EPR2 serait mis en service en 2040. »

Communiqué de presse en version PDF à télécharger :
Au fait, la taxonomie "verte" c'est quoi ? 

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Par Michèle Rivasi

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