RAPPORT DECHETS NUCLEAIRES : le choix de l’enfouissement des déchets radioactifs en couche géologique profonde n’est pas acceptable

À la demande de Greenpeace, six experts internationaux ont analysé l’avancement des projets de stockage géologique des déchets à haute activité radioactive à travers le monde[1]. La conclusion de leur rapport est claire : la recherche sur l’enfouissement géologique a échoué en tant que solution.

Photo de Greenpeace

Réaction de Michèle Rivasi, eurodéputée et cofondatrice de la CRIIRAD :

« Ce rapport montre clairement les dangers de la gestion des déchets nucléaires. La liste des problèmes ne fait que s’alourdir : les risques d’incendie et d’explosion et donc de rejet de gaz radioactifs dans l’environnement, la contamination des eaux, la corrosion des conteneurs de stockage, etc. Ce rapport rappelle que les coûts sont de plus en plus élevés et que l’estimation exacte des coûts (à supporter par les générations futures) est inconnue.

Selon le rapport, il n’existe réellement aucune solution au problème des déchets nucléaires, mais seulement des options temporaires. Bien que plusieurs pays maintiennent à des degrés divers leur engagement à l’égard du stockage géologique, aucun pays n’a encore établi un dépôt souterrain viable, sûr et durable à long terme.

Il souligne que l’enfouissement géologique n’est pas une solution durable et n’a pas de consensus à l’international. Il faut continuer la mobilisation à BURE contre le projet de stockage géologique des déchets nucléaires. Il y a une doctrine qui consiste à dire que le stockage géologique est la meilleure option, mais les projets connus mis en œuvre jusqu’à présent sont des échecs. L’expérience la plus similaire à celle de CIGÉO est le Waste Isolation Pilot Plant, ou Wipp, aux Etats-Unis où plusieurs centaines de milliers de fûts peuvent être stockés dans des cavernes de sel à 640 mètres de profondeur. Ce stockage des déchets nucléaires issus de l’armement a connu un incendie qui a provoqué un dégagement radioactif. En Allemagne, dans l’ancienne mine de sel d’Asse, les parois s’effondrent et l’eau est contaminée. Les autorités allemandes tentent de faire machine arrière en retirant les 126 000 barils entreposés dans le site. Même en Suède, la Cour environnementale suédoise a prononcé son opposition au projet d’enfouissement à 460 mètres de profondeur dans le granite. La sûreté du projet est jugée non assurée au vue de l’existence de risques de dysfonctionnements graves, mais aussi des problèmes de méthodes et de choix du site.

Le stockage géologique définitif et irréversible va laisser un héritage empoisonné pour les générations futures. Il faut un stockage à sec en sub-surface et voir quels seront les progrès technologiques d’ici là. La génération précédente balançait les déchets nucléaires dans la mer, parce qu’à l’époque on pensait qu’il n’y avait pas de communication entre les eaux profondes et les eaux de surface. On sait aujourd’hui que ce n’est pas le cas. Alors n’enterrons pas ces déchets hautement radioactifs qui resteront dangereux pendant des centaines d’années pour l’homme et l’environnement. »

[1] http://www.greenpeace.org/belgium/Global/belgium/report/2019/RAPPORT_CRISE_DECHETS_NUCLEAIRES_FR_BD.pdf

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Par Michèle Rivasi

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