L’ingérable production des déchets nucléaires Focus sur le stockage en couche géologique profonde

conférence organisée par les députées européennes Michèle Rivasi, Jutta Paulus et Saskia Bricmont au Parlement européen le 5 février 2020

Contexte :
Alors que la France, la République Tchèque, la Hongrie et la Pologne ont freiné les négociations sur la neutralité carbone pour 2050 en imposant la filière nucléaire sur la table, les États membres ont finalement trouvé un accord sur la « taxonomie verte » le 16 décembre 2019. Pour être éligible, les technologies devront passer un test strict «ne pas nuire significativement », dont l’un des critères est qu’une activité économique ne peut pas être considérée comme durable « lorsque l’élimination à long terme des déchets peut causer des dommages importants et à long terme sur l’environnement ». Qu’en est-il de la gestion des déchets nucléaires ?

L’énergie nucléaire est utilisée depuis plus de 60 ans, mais aucun pays n’a encore trouvé comment gérer de façon sûre les déchets nucléaires. La quantité de déchets nucléaires ne cesse de s’accumuler dans le monde entier. Les pays européens ont produit plusieurs millions de mètres cubes de déchets nucléaires (sans même inclure les déchets d’extraction et de traitement de l’uranium). Si on prend en compte toute la chaine du combustible nucléaire, fin 2016, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne étaient les plus grands producteurs de déchets nucléaires d’Europe.

Dans le monde entier, l’industrie nucléaire, avec le soutien des gouvernements à différents niveaux, maintient le choix du stockage géologique du combustible usé, les déchets nucléaires les plus dangereux. Pourtant, aucun site existant ou « laboratoire » à l’étude dans le monde n’a fait ses preuves, loin s’en faut. Les deux seuls stockages souterrains à grande profondeur en fonction se sont retrouvés confrontés à des problèmes insolubles consécutifs à des situations accidentelles (WIPP/États-Unis, ASSE/Allemagne).

Ce colloque international organisé au Parlement européen à Bruxelles sera l’opportunité de comprendre ce qu’il se passe en France, en Belgique et en Suède, où il subsiste de grandes incertitudes quant à la justification scientifique du stockage, ainsi que des obstacles à la réalisation de ces projets qui tournent autour des questions d’acceptation politique, juridique, financière et publique.

14h30 : INTRODUCTION par les députées européennes Michèle Rivasi et Tilly Metz

 » La mise en œuvre de la directive sur les déchets radioactifs 2011/70/EURATOM »

par Massimo Garribba, Directeur de l’unité « énergie nucléaire, sûreté et ITER » à la direction générale de l’énergie de la Commission européenne

15h00 : II. EXPERIENCES NATIONALES DE STOCKAGE EN COUCHE GÉOLOGIQUE PROFONDE

 » France : le projet Cigéo de stockage géologique »
par Bertrand Thuillier, Ingénieur agronome, docteur ès Sciences

«  Suède : le blocage actuel du projet de stockage géologique  »

par Johan Swahn, directeur de MKG, l’ONG suédoise sur les déchets nucléaires

 » Belgique : l’absence de plan national de gestion des déchets radioactifs  »

par Jan Vande Putte, Campaigner sur l’énergie nucléaire à Greenpeace International

16h00 : Échanges avec la salle

17h00 : III. LES COÛTS RÉELS DU STOCKAGE GÉOLOGIQUE

« Coût et financement de Cigéo: qui décide et selon quels critères?»

par Emmanuel Didier, sociologue, directeur de recherche au CNRS, auteur du « Rapport d’expertise dans le cadre du débat public en France sur la gestion des déchets radioactifs »

« La France est-elle en capacité financière d’assumer le coût du projet Cigéo »? À quel prix? »
par Marie Frachisse, juriste au Réseau Sortir du nucléaire et Samuel Delalande, avocat.

17h30 : Échanges avec la salle

18h00 : IV. TÉMOIGNAGES DE TERRAIN PAR DES ONG

18h15 : V. CONCLUSIONS
par les députées européennes Jutta Paulus

et Michèle RIvasi

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Par Michèle Rivasi

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