Aluminium dans les vaccins: 3 malades portent plainte (JDLE)

Journal de l’environnement
Par Marine Jobert, 11 juillet 2013

Ils sont trois, pour qui l’acte devenu banal de la vaccination a profondément modifié la vie, à porter plainte contre X pour blessures involontaires. Car depuis les injections qu’ils ont reçues de vaccin Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite (le DTPolio) –un vaccin obligatoire- ils souffrent, à des degrés divers, d’épuisement chronique, de douleurs musculaires et articulaires intenses et de troubles cognitifs, qu’ils attribuent à la présence de sels d’aluminium dans la solution. Leur maladie porte un nom -myofasciite à macrophages- et le nombre de personnes touchées oscillerait entre 500 selon l’agence française du médicament et «plusieurs centaines de milliers» de cas selon l’association d’Entraide aux Malades de Myofasciite à Macrophages (E3M)[1].

Objectifs de leur plainte: faire la lumière sur les raisons qui ont amené les autorités sanitaires à autoriser un vaccin contenant un adjuvant dont le effets secondaires graves étaient documentés depuis plusieurs années et à ne pas tenir compte des alertes lancées par des personnes vaccinées.

Autour des 3 plaignants et de la dizaine de malades qui ont entamé une grève de la faim devant le ministère de la santé (depuis près d’un mois pour l’un d’entre eux), c’est l’union sacrée des courants politiques. Michèle Rivasi, eurodéputée écologiste, Corinne Lepage, eurodéputée libérale, Laurence Cohen, sénatrice PCF et Jean Lassalle, député Modem ont uni leurs forces pour exiger, eux aussi, le retour des vaccins sans aluminium. « Il ne s’agit pas d’un combat contre la vaccination, mais pour éclairer l’opinion publique sur des risques sanitaires », ont-ils répété en chœur. Petit retour en arrière…

Jusqu’à 2008, l’entreprise Sanofi Pasteur MSD commercialise un vaccin DTPolio sans aluminium. Un million de doses sont vendues chaque année. Retiré temporairement du marché après quelques signalements de manifestations allergiques, il ne sera jamais plus disponible en pharmacie. « Les documents en notre possession démontrent que cette hausse se limite à 1 à 3 cas, ce qui n’a pas de signification statistique. De plus, l’Agence du médicament impute cette hausse éventuelle à un seul lot de vaccins. Mais [elle] se soumet (…) et accepte que ce vaccin, indispensable pour toute une partie de la population, disparaisse », détaille E3M.

L’association met en cause le faible nombre (officiel) de maladies et les «liens étroits» entre l’agence du médicament et l’industrie pharmaceutique. Elle renvoie notamment aux conclusions du rapport de l’IGAS sur le Médiator, en janvier 2011, qui constatait notamment que « la chaîne du médicament fonctionne aujourd’hui de manière à ce que le doute bénéficie non aux patients et à la santé publique mais aux firmes ».

Les premiers doutes sur les effets toxiques de l’aluminium remontent à 1978 et se confirmeront année après année. En cause: la migration de l’aluminium vers le cerveau, qui engendre des lésions des tissus spécifiques. Le diagnostic peut être confirmé par une biopsie du muscle concerné par l’injection du vaccin (généralement le deltoïde en France). « La preuve absolue du lien entre vaccination avec aluminium et myofasciite à macrophages n’est pas encore apportée », reconnaît Didier Lambert, le président d’E3M. « Mais on est très proches du lien », assure-t-il, inquiet de constater que le ministère de la santé tarde à débloquer sa part de financements pour l’unité de l’Inserm qui mène actuellement des recherches fondamentales qui mettrait en évidence la migration de l’aluminium vers le cerveau. « Si les financements se concentraient uniquement sur la recherche clinique, ce serait un casus belli », prévient-il. Pendant que les travaux se poursuivent, les malades réclament depuis des années que les Français aient le choix, à nouveau, entre un vaccin avec ou sans sel d’aluminium. « C’est un combat qui concerne les jeunes générations, et ce partout dans le monde », explique Didier Lambert.

La mobilisation des élus, soudés autour de ces «lanceurs d’alerte», est aussi née de la stupéfaction suscitée par les déclarations du ministère de la santé. Pendant la campagne présidentielle, Marisol Touraine ne déclarait-elle pas que «[les familles] doivent avoir le choix de faire procéder aux vaccinations obligatoires par des vaccins sans sel d’aluminium, d’autant plus que cela était le cas jusqu’en 2008»? Ministre de la santé, elle ne mettra rien en œuvre pour que les vaccins sans aluminium, fabriqués par Sanofi Pasteur, soient commercialisés, dénoncent E3M et les élus. « On ne demande pas un nouveau produit, mais la remise en vente d’un médicament qui existe déjà! », rappelle Laurence Cohen. « L’autorisation de mise sur le marché est toujours valide, une simple décision administrative suffirait », tempête Michèle Rivasi, qui n’accepte pas l’explication selon laquelle « on ne pourrait pas obliger les labos à produire ». « C’est la négation du principe de précaution », dénonce Didier Lambert, qui interroge: «qui décide de la politique sanitaire en France?»

Michèle Rivasi rappelle que la pilule RU-486, longtemps réservée aux hôpitaux, fut rendue accessible par l’état aux gynécologues et généralistes en 2004. «Hollande, aie du courage!» enjoint l’eurodéputée, agitant la piste de la menace des baisses de remboursement des médicaments génériques pour faire plier l’industrie pharmaceutique.

[1] E3M se fonde sur les 2% de la population occidentale qui sont atteints du syndrome de fatigue chronique L’Organisation mondiale de la santé (OMS) le considère comme une maladie neurologique grave depuis 1969. Il est aussi désigné sous le terme d’encéphalomyélite myalgique.

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Par Michèle Rivasi

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