Médicaments vitaux trop chers: la Commission européenne s’en lave les mains, le Parlement monte au créneau

Le groupe des écologistes au Parlement européen a obtenu un débat avec la Commission européenne sur l’accès aux soins, suite aux tensions actuelles autour de la question du prix des médicaments vitaux en France, au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal et en Grèce notamment.
Réaction de Michèle RIVASI, Vice-Présidente du groupe des Verts/ALE, à l’initiative de ce débat :
« C’est le prix demandé pour un nouveau traitement contre l’hépatite C, le sofosbuvir, qui a mis le feu aux poudres. Ce produit fabriqué par la firme pharmaceutique Gilead, implantée dans l’UE, coûte entre 50 000 et 60 00 euros par patient par cure de 12 semaines, ce qui compromet gravement l’accessibilité de ce traitement aux personnes qui en ont le plus besoin.
Mais le problème est structurel, le cas du sofosbuvir est loin d’être isolé puisque cette gamme de prix tend à devenir la norme et se soigner devient un luxe. C’est notre politique d’accès universel aux soins qui est remise en cause alors même que le nombre de cancers et de maladies chroniques augmente de façon exponentielle partout en Europe. Combinée à la montée de la précarité suite aux politiques d’austérité, cette situation est explosive pour l’état de santé de la population européenne.

Face à cette urgence, la Commission européenne a le front de nous répondre que la fixation du prix des médicaments est strictement du ressort des États membres et que donc elle ne peut rien faire. Cela est faux ! Les abus des firmes pharmaceutiques qui demandent des prix astronomiques sont possibles parce que les États leur accordent des monopoles par l’intermédiaire des brevets. Les États et l’Europe agissent comme si la seule façon de permettre la recherche médicale était de subir ces situations de monopoles. Mais ce n’est pas le cas. Il existe d’autres outils pour permettre une recherche au service de la santé publique. Il existe des possibilités légales pour lever les brevets lorsque cela est nécessaire. La Commission qui va participer dans les semaines qui viennent à plusieurs réunions avec les États membres doit promouvoir ses options, insuffler une approche nouvelle et cesser de faire le jeux de l’industrie.

Précisément alors que nous nous enfonçons dans cette situation de crise de l’accès aux médicaments vitaux en Europe, Juncker a annoncé que l’encadrement des médicaments et des dispositifs médicaux passait de la direction générale de la santé vers celle de l’industrie. De l’Hépatite C à Ebola la logique de marché montre clairement son incapacité à servir une logique de santé publique. Il est grand temps que la Commission change de cap. Il en va de la santé des citoyens européens. »

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Par Michèle Rivasi

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