A une semaine de l’assemblée générale de l’ONU, le Parlement européen était appelé aujourd’hui à se prononcer sur une résolution concernant l’épidémie de fièvre Ébola en Afrique de l’Ouest. Adoptée à une large majorité, cette résolution appelle de toute urgence à une action coordonnée de la communauté internationale.
Commentaires de Michèle RIVASI, Vice-Présidente du groupe des Verts/ALE, à l’initiative de cette résolution :
« La communauté internationale n’a pas réagi assez vite devant l’ampleur de cette crise sanitaire qui a débuté il y a six mois déjà. Aujourd’hui, c’est une véritable situation de guerre dans les pays touchés, les populations pauvres sont confinées dans les bidonvilles, créant des situations anxiogènes et empêchant une bonne gestion de crise. La Banque Mondiale affirme que la menace de crise économique est réelle, entraînant une crise alimentaire qui pourrait déstabiliser le continent africain. L’activité est chaque jour plus paralysée, les récoltes pourrissent sur pied, le commerce est entravé par les restrictions de mobilité.
Certes, des fonds sont aujourd’hui débloqués – bien trop tard – pour la recherche de vaccins et de traitements par divers organismes internationaux. Mais l’argent ne suffit pas ! Si les infrastructures de soins et les personnels de santé ne sont pas là, qui va s’occuper des malades ? On ne peut pas se décharger et laisser la gestion de cette crise aux seules ONG. Par ailleurs, l’argent public qui stimulera la R&D pour la fabrication des vaccins et des traitements doit se faire avec une conditionnalité, afin d’empêcher que les solutions tombent dans le domaine privé.
Assurer l’accès à l’eau potable – prioritairement dans les hôpitaux – est également fondamental, car les malades meurent de déshydratation. Trop longtemps, l’allocation de l’aide publique au développement n’a pas permis de développer et pérenniser un système de santé dans les pays africains: les enjeux de gouvernance sont au centre de la crise actuelle.
Aujourd’hui, il est impérieux de renforcer les systèmes de santé en mettant en place des hôpitaux mobiles, de former les personnels soignants locaux afin de gagner la confiance de la population aujourd’hui réticente et méfiante à l’égard des occidentaux, de mettre en place des ponts aériens pour acheminer l’aide humanitaire, palier à l’arrêt des approvisionnements liés au blocage des ports et organiser le rapatriement des personnels de santé. Nous sommes tous concernés, nous ne pouvons pas continuer à envoyer des volontaires se confronter à une telle situation, ce serait risquer des vies pour rien: la mobilisation doit être générale ».
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