SOLUTIONS FONDÉES SUR LA NATURE : COMMENT ÉVITER L’ACCAPAREMENT DES TERRES AU NOM DE LA BIODIVERSITÉ ?

Quand :

Mardi 12 octobre, 13h00 – 17h00 (Bruxelles – HEC).

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Interprétation en anglais, français, russe et espagnol.

Contexte :

  • Avec les Membres du Parlement européen Michèle Rivasi, Maria Soraya Rodriguez Ramos, Marc Tarabella
  • En collaboration avec les ONG DocipFern and Transparency International

Le concept de « solutions fondées sur la nature » est utilisé depuis 2009 dans le cadre des négociations climatiques de l’ONU et a été introduit ces dernières années par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ces solutions sont définies par l’UICN comme « des actions visant à protéger, gérer durablement et restaurer les écosystèmes naturels et modifiés qui répondent aux défis sociétaux de manière efficace et adaptative, en offrant simultanément des avantages en termes de bien-être humain et de biodiversité ».

Dans la législation européenne, la Commission européenne fait de plus en plus référence aux  » solutions fondées sur la nature  » (NbS), notamment dans les communications sur le Pacte vert pour l’Europe et la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, ainsi que dans un projet d’acte délégué sur le règlement relatif à la taxonomie.

À la veille de la quinzième réunion de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP 15), et de la conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2021 (COP26), l’objectif de cet événement est de souligner les préoccupations de la société civile concernant l’utilisation spécifique des NbS, notamment pour la compensation carbone ou la compensation de la biodiversité. Ces mesures peuvent avoir des conséquences environnementales et sociales négatives importantes et peuvent même entraver ou compromettre la lutte mondiale contre le changement climatique.

De nombreuses préoccupations environnementales et sociales liées aux NbS doivent être débattues :  la compensation pourrait permettre la poursuite de la pollution ; la disponibilité de grands volumes de crédits carbone à faible coût provenant de projets NbS peut amoindrir l’ambition des entreprises et des gouvernements de réduire leurs propres émissions de gaz à effet de serre (GES) ; les compensations NbS peuvent être utilisées de manière abusive pour l’écoblanchiment, tout en maintenant le statu quo ; les erreurs de mesure pourraient surestimer les émissions réduites ; l’utilisation des terres donnant la priorité aux réductions/suppressions d’émissions (par exemple, les espèces non indigènes à grande échelle, les espèces exotiques envahissantes, etc.). L’utilisation des terres accordant la priorité à la réduction/la suppression des émissions (par exemple, les plantations à grande échelle, non indigènes et en monoculture) pourrait avoir un impact négatif sur la biodiversité, la sécurité alimentaire et de l’eau et la fourniture d’autres biens et services écosystémiques, en particulier pour les populations locales.

Une question essentielle est que l’utilisation des terres principalement pour la réduction et l’élimination des émissions pourrait porter atteinte aux droits, aux moyens de subsistance et au bien-être des communautés locales et des populations autochtones.

Cette conférence sera l’occasion de répondre aux questions suivantes :

  • Comment la Convention sur la diversité biologique entend-elle répondre aux préoccupations de la société civile concernant l’approche dite de « conservation forteresse », notamment la fixation d’objectifs non inclusifs ?
  • La destruction de la biodiversité pourrait-elle être compensée dans les pays en développement en violation des droits et de la science ?
  • Les flux financiers internationaux et les financements privés sont-ils les outils les plus appropriés pour favoriser la conservation de la biodiversité dans les pays en développement ?
  • En amont de la COP15 et de la COP26, est-il souhaitable de convenir d’un cadre normatif clair et transparent sur l’utilisation des NbS dans la lutte contre le changement climatique ?

Programme : 

13h00
  • Introduction par Michèle Rivasi, Maria Soraya Rodriguez Ramos, Marie-Ange Kalenga et Joan Carling
  • Panel 1 : Que sont les solutions fondées sur la nature, la compensation et la financiarisation? Quels sont les enjeux ?Avec
    • Frédéric Hache, Co-fondateur et Directeur général de l’Observatoire de la Finance Verte
    • Alain Frechette, Directeur de l’analyse stratégique et de l’engagement mondial, Initiative Droits et Ressources
  • Q&R

14h00
  • Panel 2 : La financiarisation de la nature et son impact sur les communautés locales et les peuples indigènes – Points de vue et expériences de trois continents.Avec
    • Vũ Thị Bích Hợp, Directrice générale, Center for Sustainable Rural Development & Hoang Thi Ngoc Ha, Directeur, The Center for Eco-Community Development (ECODE), Vietnam
    • Joseph Itongwa, Coordinateur, Réseau des Populations Autochtones et Locales pour la Gestion des Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Central (REPALEAC), République Démocratique du Congo
    • Elle Merete Omma, Chef de l’Unité UE, Conseil Saami, Norvège
    • Joan Carling, Membre du Caucus et membre du Groupe majeur des peuples autochtones pour le développement durable (IPMGSD), Philippines
  • Q&R

14h55      
  • Pause-café

15h10
  • Panel 3 : Les solutions basées sur la nature vont-elles maintenir le statu quo ?Avec
    • Bart Vandewaetere, VP communication d’entreprises & Engagement ESG, Nestlé EMENA
    • Marc Sadler, Responsable de l’unité de gestion des fonds climatiques, Banque mondiale
    • Brice Böhmer, Responsable Climat et Environnement, Transparency International
  • Q&R

16h00
  • Panel 4 : Comment l’UE peut-elle prévenir l’accaparement des terres et les violations des droits de l’homme liés aux solutions fondées sur la nature ?
    With
    • Karin Zaunberger, Biodiversity Unit, Directorate-General Environment, European Commission
    • Terence Hay-Edie, Programme Advisor, Global Environment Facility (GEF) Small Grants Programme/United Nations Development Programme (UNDP)
    • Eva Mayerhofer, Senior Environment and Biodiversity Specialist, European Investment Bank.
  • Q&R

16h45
  • Conclusions par Marc Tarabella et Michèle Rivasi

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Par Michèle Rivasi

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