Communiqué de presse
25 juin 2019
Leucémies infantiles et THT : Il est temps d’appliquer la réglementation existante !
Éviter la construction de crèches, d’écoles ou d’hôpitaux à moins de 50 mètre de lignes à haute tension ou l’installation de lignes au-dessus de tels bâtiments, surveiller les expositions professionnelles (en particulier pour les femmes enceintes), étendre la réglementation de valeur limite d’exposition à l’ensemble des sources de champs magnétiques basses fréquences, et prendre en compte les données scientifiques les plus récentes lors de la réévaluation des valeurs limites d’exposition et étendre cette réglementation à l’ensemble des sources de rayonnements… Telles sont les recommandations de l’ANSES dans son expertise sur les effets sanitaires liés à l’exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences rendus public le 21 juin dernier.
L’eurodéputée EELV Michèle Rivasi, agrégée de biologie et ancienne Présidente du Criirem(Centre de recherches et d’Informations sur les Rayonnements électromagnétiques) :
Cela fait bientôt cinquante ans que l’on dit la même chose et que les premières études pointant un lien entre les leucémies infantiles et l’exposition aux champs électrique basse fréquence du réseau électrique sont publiées. En juin 2001, à la suite de plusieurs dizaines d’études et revues d’études contradictoires, le CIRC, le Centre international de recherche sur le cancer, a classé les champs magnétiques de basse fréquence dans la catégorie « peut-etre cancérogènes pour l’homme » d’après les études épidémiologiques réalisées sur la leucémie infantile. Comme l’ANSES l’a dit en 2010 et répété à nouveau cette année.
+ 69 % DE LEUCEMIE INFANTILE A MOINS DE 200 M DES LIGNES THT
Les effets cancérigènes des lignes électriques, THT incluses, ont suscité un regain d’attention lors de la parution en Grande-Bretagne en 2005 d’une étude portant sur 60 000 enfants dont la moitié atteints d’un cancer. « Si l’on examine les tumeurs du cerveau et d’autres diagnostics, on constate que le risque de leucémie infantile est 69 % plus élevé que la moyenne pour les enfants habitant à moins de 200 mètres d’une ligne THT, et 23 % plus élevé lorsque cette distance se trouve comprise entre 200 et 600 mètres, » a expliqué alors l’épidémiologiste Gerald Draper, de l’Université d’Oxford.
UN DÉCRET EXISTE DEPUIS 2004, UTILISONS-LE !
En France, depuis 15 ans, nous avons le décret n° 2004-835 du 19 août 2004 relatif aux servitudes d’utilité publique qui fixe autour des lignes THT des servitudes allant de 10 à 40 m, appliquées à la discrétion du préfet. Utilisons cette servitude pour l’opposer aux expositions existantes ou à d’éventuels projets de construction. Appliquer ce décret permettait de réduire le risque pour les 40 000 enfants de moins de 15 ans exposés à leur domicile à un champ magnétique supérieur à 0,4microTesla, seuil d’exposition à partir duquel le risque de tumeur infantile devient statistiquement significatif, du seul fait de la proximité d’une ligne à très haute tension. Appliquer ce décret implique aussi que les lignes déjà existantes soient déplacées à la charge de RTE.
Les risques pour les enfants sont malheureusement connus et les recommandations des agences sanitaires unanimes. Cessons de tergiverser et appliquons les corridors de sécurité prévus par la loi. Nous pourrons alors porter tous nos efforts et notre attention sur la santé des travailleurs exposés à ces pollutions électromagnétiques insidieuses, toutes sources confondues.
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