Dans tous les pays nucléarisés, le problème est le même!

Bien que les centrales nucléaires soient exploitées en Belgique depuis des décennies, il n’y a pas encore – comme par ailleurs dans tous les autres pays du monde – de stockage définitif pour les déchets nucléaires hautement radioactifs.  Plutôt que de produire le moins de déchets possible, une extension de la durée de fonctionnement des centrales de Tihange et de Doel est actuellement envisagée – bien au-delà de la durée de vie initialement prévue. 
Signez la pétition: https://www.change.org/p/contre-la-prolongation-pour-les-ce…

En Belgique, comme en France, la seule alternative proposée est un stockage souterrain des déchets des centrales nucléaires belges et les endroits proposes sont situés à proximité immédiate des Pays Bas, de l’Allemagne et du Luxembourg. Entre les sites identifiés, on retrouve aussi des réserves naturelles. Or, la Belgique doit trouver un stockage définitif. Les déchets nucléaires doivent pouvoir être stockés en permanence dans un endroit le plus sûr possible.

Mais l’approche belge contredit l’esprit de coopération européen. D’une part, la consultation publique a lieu en plein période de confinement, avec toutes les restrictions de contact qui en découlent. Cela empêche les citoyens, en particulier ceux faisant groupes à risque, de participer ou de manifester. Même la proposition du député vert belge Samuel Cogolati de prolonger la période de consultation de 30 jours a été rejetée par la commission compétente.

Deuxièmement, ni les personnes ni les autorités des régions frontalières d’Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg n’ont été informées. Cela viole la législation européenne applicable et les conventions internationales. Selon la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union Européenne, la Belgique doit également réaliser une étude d’impact environnemental transfrontalière pour la prolongation prévue – ce qui n’a pas encore été fait. Le même principe devrait s’appliquer à un stockage définitif proche de la frontière. Tout cela confirme notre impression qu’une décision impopulaire est mise en œuvre dans la foulé de la crise du COVID-19.

Nous sommes au début d’un processus décisionnel qui aura un impact important sur la vie des citoyens dans notre région – et cela pendant des milliers d’années. Les actions des autorités belges ne rendent pas justice à cette portée et à cette réalité. Dès le début, le processus aurait dû être discuté ouvertement et en étroite coopération avec toutes les parties concernées.

Nous demandons:
● Les réacteurs nucléaires de Tihange et Doel doivent être mis à l’arrêt dès que possible. Sans stockage sécurisé, la quantité de déchets nucléaires hautement radioactifs ne peut plus augmenter. Bien sûr, une prolongation des centrales nucléaires belges est pour nous également hors question.

● Le processus de consultation belge devrait être prolongé au-delà de la durée du confinement. Nous appuyons la résolution proposé par le groupe ecolo-groen à la chambre belge qui va dans ce sens. Tous les citoyens – y compris ceux appartenant aux groupes à risque corona – doivent avoir la possibilité d’exercer pleinement leurs droits démocratiques dans une telle consultation.

● Le processus de consultation doit également être ouvert aux citoyens, aux autorités locales et à toutes les autres institutions des pays voisins concernés. Toutes les autres mesures prises par les autorités belges doivent être communiqués de manière transparente et coordonnées avec les autorités et les citoyens des pays voisins concernés.

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Par Michèle Rivasi

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