35 ans après l’explosion de Tchernobyl, la catastrophe continue

Le 26 avril 1986, le réacteur n° 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) explose en projetant dans l’atmosphère des quantités considérables de radioéléments.  Réputée « si sûre qu’elle aurait pu être construite sur la Place Rouge », d’après le président de l’Académie des sciences de Russie de l’époque, elle reste la plus grande catastrophe nucléaire au monde.

Réaction de Michèle Rivasi :

« 35 ans plus tard, la zone d’exclusion autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl est toujours fortement contaminée. En tant qu’eurodéputée, je me bats pour que l’Union européenne continue d’investir dans les programmes de protection de la santé et de l’environnement (et non uniquement dans le béton pour le sarcophage).  Son premier plan santé et environnement, établi en 2018 et que j’ai suivi de près, fut d’ailleurs un succès notamment pour protéger les populations affectées.

Dans l’Union européenne, sur les 143 réacteurs nucléaires, qui peut garantir qu’aucun réacteur ne brûlera pas un jour ?  Actuellement, 41 réacteurs européens ont plus de 40 ans, période pour laquelle ils ont été construits initialement. Ils tournent dans l’illégalité, sans études d’impact sur l’environnement ni consultations des pays voisins, prévues par le droit européen. Je vais suivre de près les orientations à venir par la Commission européenne sur les obligations juridiques des États membres en ce qui concerne les modifications et l’extension des centrales nucléaires.

Aujourd’hui, nous devons faire un choix énergétique sans nucléaire. Les promoteurs de l’industrie nucléaire aiment répéter ce même refrain, celui d’une énergie dite « décarbonée » afin de rendre le nucléaire incontournable pour endiguer le changement climatique.  Mais l’énergie nucléaire n’a pas les capacités d’être une solution pour le climat. Il faudrait déployer des milliers de nouveaux réacteurs sur le globe en quelques années. Une perspective irréaliste !

L’énergie nucléaire est dangereuse, non viable économiquement et sale : chaque année, 23 000 m3 de déchets nucléaires sont produits, dont une partie sont hautement radioactifs et le resteront pendant plusieurs milliers d’années. Pour sauver le climat, abandonnons cette industrie en échec qui appartient au passé ! »

Interview « Le nucléaire en Europe: 35 ans après la catastrophe de Tchernobyl » – Michèle Rivasi pour Heinrich Boell Stiftung

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Par Michèle Rivasi

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