Pour une Année internationale du pastoralisme

Le gouvernement mongol appelle à une Année internationale du pastoralisme. Cette proposition sera votée fin septembre lors d’une réunion de la commission de l’agriculture de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Je soutiens cette initiative. Les pâturages couvrent entre 30-40% de la surface mondiale, mais le pastoralisme est encore largement mal compris et sous-exploité.

Au fur et à mesure de mes déplacements, dont ma dernière visite d’un marché de bétail en Éthiopie en 2019, j’ai eu le plaisir de découvrir les bienfaits et besoins du pastoralisme.

Les éleveurs pastoraux sont de potentiels alliés et protecteurs de l’environnement. Le bétail des éleveurs pastoraux joue un rôle important dans la conservation et la gestion de l’environnement. En se déplaçant d’un endroit à l’autre, les animaux dispersent des semences, fertilisent le sol avec leurs excréments tandis que le broutage et le piétinement réguliers maintiennent les paysages et la biodiversité. Une grande partie de la biodiversité mondiale se trouve dans les pâturages, et contrairement à beaucoup d’autres utilisations des terres, le pastoralisme est souvent compatible avec la faune locale. Les systèmes pastoraux ne souffrent pas des problèmes de l’élevage intensif comme l’utilisation d’antibiotiques, une forte demande pour la terre et l’eau, une utilisation abondante des produits chimiques, et les défis de gestion des déchets.

Mais ils sont intrinsèquement confrontés à d’autres défis qui ont conduit au déplacement et au désenchantement des communautés pastorales: à cause à l’expansion des terres agricoles, l’accaparement des terres, la fragmentation des terres, la succession des générations, la migration et l’urbanisation, les plantes envahissantes et les politiques néfastes.

Je soutiens vivement une année du pastoralisme afin d’accroître les connaissances et la compréhension du pastoralisme, des pâturages et de ces populations uniques. De nombreux exemples existent partout dans le monde comme l’expérience de la Norvège avec l’élevage des rennes, la participation des femmes éleveuses pastorales au Tchad, les changements de politiques en Mongolie et plusieurs autres exemples dans la région du Sahel en Afrique.

Une année internationale de l’ONU sera l’occasion de reconnaitre la valeur et l’importance du pastoralisme dans l’atteinte des objectifs de développement durable.

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Par Michèle Rivasi

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