Médicaments génériques : «La sanction de Sanofi est parfaitement justifiée»

L’Autorité de la concurrence vient de sanctionner Sanofi-Aventis pour abus de position dominante et stratégie de dénigrement. Le laboratoire pharmaceutique est accusé d’avoir mis en place auprès des médecins et pharmaciens d’officine une stratégie de dénigrement à l’encontre des génériques du médicament Plavix (un anticoagulant qui traite les troubles vasculaires) afin de limiter leur entrée sur le marché et de favoriser ses propres produits, le princeps Plavix ainsi que son autogénérique Clopidogrel Winthrop.

Michèle Rivasi, députée européenne EELV qui travaille sur la question des médicaments au Parlement européen, se félicite de la décision de l’Autorité de la concurrence, qui lui semble parfaitement justifiée. « Lors d’une conférence de presse en septembre dernier, je dénonçais déjà les manoeuvres scandaleuses des laboratoires qui ont recours à des stratégies de communication très orientées, par le biais de visiteurs médicaux, pour induire en erreur les professionnels de santé. Quand on sait que des sommes colossales sont investies dans le marketing d’un médicament (environ 700 millions d’euros) plutôt que dans la recherche et le développement de nouvelles molécules, il n’est pas étonnant d’en arriver à des abus de position dominante comme c’est le cas aujourd’hui ».

L’eurodéputée écologiste ajoute : « Il est évident que Sanofi a tout fait pour protéger son Plavix, médicament le plus vendu en France et qui génère un chiffre d’affaire de 550 millions d’euros par an (2,6 milliards d’euros dans le monde). La recommandation faite aux médecins d’utiliser systématiquement la mention ‘non substituable’ et pour les pharmaciens de se fournir uniquement Clopidogrel Winthrop, le générique mis sur le marché par Sanofi, est tout à fait inacceptable. Rappelons que la France paye encore ses génériques plus chers que ses voisins européens, et que des milliards d’euros pourraient être économisés en les utilisant davantage (1). Pendant ce temps, le déficit de la sécurité continue de se creuser et les poches des labos de se rempli. Alors pourquoi ne pas mettre en place des centrales d’achats avec des appels d’offres, comme c’est le cas dans d’autres pays, afin de mettre en concurrence les médicaments ? », s’interroge-t-elle.

(1)La France est l’un des pays européens qui prescrit le moins de génériques, selon une étude publiée en décembre 2012 par l’Agence nationale de sécurité du médicament.

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Par Michèle Rivasi

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