Coût des médicaments : une étude pointe la contre-performance française (Les échos)

Par Les Echos | 24/06 | 15:29

En France, le coût des médicaments reste très élevé. Et pourtant, il serait possible d’économiser 10 milliards d’euros en trois ans, selon une étude présentée aujourd’hui par Michèle Rivasi.

Le constat est accablant. La France est l’un des pays où les dépenses de médicaments sont les plus élevées. Selon une étude dévoilée aujourd’hui par Michèle Rivasi, députée écologique européenne, Serge Rader, pharmacien et le professeur Philippe Even, auteur d’une récent ouvrage polémique sur les médicaments anti-cholestérol, le coût des médicaments en ville et à l’hôpital s’est élevé en 2012 à 35,5 milliards d’euros en France, contre 17,8 milliards d’euros en Italie, soit 85 % de plus à populations égales «?pour les mêmes résultats sanitaires?». Pour les seuls médicaments remboursables, la dépense atteint 33 milliards d’euros. En 2012, la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) a pourtant souligné que la dépense de médicaments avait diminué de 0,8%, mais dans le même temps, l’Italie a, de son côté, annoncé une baisse de 9,07%.

Les raisons

Plusieurs raisons expliquent cette contre-performance. En France, le générique, moins cher que le princeps (médicament original), représente 31% du marché en volume, contre 50% à 60% en Grande-Bretagne ou en Allemagne et 80% aux Etats-Unis, écrivent les auteurs de l’étude. Il reste par ailleurs plusieurs surcoûts, comme la prescription de certains médicaments anticholestérol qui n’existent pas en version générique et reviennent donc plus cher à la Sécurité sociale. Pour les antidiabétiques, les prescripteurs privilégient les médicaments «?plus récents et plus chers?», au détriment de médicaments «?aussi efficaces?» et moins onéreux. Enfin, cette étude évoque également «?des protections anormales de médicaments franco-français?» qui n’ont pas de génériques et met en cause «?des prix de remboursement injustifiés?» dans certains cas.

Les remèdes

Pour pallier à ces insuffisances, Mme Rivasi, MM. Rader et Even ont présenté un projet de réforme de la filière médicaments permettant, selon eux, de réaliser 10 milliards d’euros d’économie sur trois ans. Ils suggèrent notamment de remplacer la marge commerciale des grossistes et des pharmaciens par des honoraires, au moins pour les médicaments les plus chers, ce qui permettrait de «?rendre indépendant le coût de la distribution?». Des négociations sont en cours entre les syndicats de pharmaciens et l’assurance maladie à ce sujet mais «?les tentatives d’évolution actuelle s’éternisent?», souligne le projet.

Ils plaident aussi pour une prescription «?optimisée?», en apportant une information indépendante aux médecins «?trop soumis à l’influence des laboratoires?». Les économies dégagées doivent notamment permettre de favoriser «?la renaissance d’une recherche publique?».

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