Rapport spécial de la Cour de Comptes de l’UE : L’agriculture intensive est l’une des principales causes de la perte de biodiversité en Europe

En cette journée de l’environnement, la Cour de Comptes Européenne publie un nouveau rapport accablant « Biodiversité des terres agricoles: la contribution de la PAC n’a pas permis d’enrayer le déclin ».

Le déclin de la biodiversité à l’échelle mondiale se produit à un rythme sans précédent dans l’histoire de l’humanité — un million environ d’espèces animales et végétales dans le monde sont actuellement menacées d’extinction.

L’Union européenne a adopté en 2011 une stratégie en faveur de la biodiversité visant à enrayer la perte de biodiversité et la dégradation des écosystèmes d’ici 2020 et, dans la mesure du possible, à les restaurer. Elle s’est en particulier engagée à renforcer la contribution de l’agriculture et de la foresterie au maintien et à l’amélioration de la biodiversité en Europe. Pour y parvenir, la Commission a alloué 66 milliards d’euros au titre de la PAC (politique agricole commune) entre 2014 et 2020.

La Cour de Comptes de l’UE a donc cherché avec le présent audit à déterminer si la politique agricole de l’UE avait effectivement contribué à préserver et à améliorer la biodiversité des terres agricoles.

La conclusion de la Cour est sans appel : La PAC n’est pas parvenue à inverser la tendance à la baisse que connaît la biodiversité depuis les dernières années, et l’agriculture intensive reste l’une des principales causes de la perte de biodiversité en Europe.

En outre, la Cour de Comptes européenne soulinge que le suivi, par la Commission, des dépenses de la PAC consacrées à la biodiversité n’est pas fiable, que l’impact des paiements directs dans le cadre de la PAC – 70 % des dépenses agricoles de l’UE – sur la biodiversité des terres agricoles est limité ou inconnu, et enfin, que la Commission et les États membres ont favorisé des mesures de développement rural inadaptées pour inverser la tendance à la baisse que connaît la biodiversité des terres agricoles depuis des décennies.

Cet audit confirme une fois de plus la pertinence de nos propositions écologistes en faveur de la réforme profonde de la PAC. Nous devons réformer la PAC de toute urgence car l’intensification agricole reste l’une des principales causes de la perte de biodiversité et de la dégradation des écosystèmes en Europe.

Le rapport spécial de la Cour de Comptes est à consulter ici : https://www.eca.europa.eu/Lists/ECADocuments/SR20_13/SR_Biodiversity_on_farmland_FR.pdf

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Par Michèle Rivasi

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