Le 20 avril, l’armée a annoncé la mort du président tchadien et aussitôt pris le pouvoir. Le Conseil militaire de transition (CMT) a suspendu la constitution tchadienne et a installé à la tête de l’Etat tchadien le fils d’Idriss Deby Itno, le général Mahamat Idriss Deby Itno, ancien patron de la garde présidentielle et militaire de carrière.
Après trente ans de présidence autoritaire, Idriss Déby Itno laisse derrière lui une population très pauvre et une capitale sous la menace des rebelles. Alors que le Tchad est un des trois pays les plus pauvres, les revenus pétroliers ont permis au président Déby de financer son armée, utilisée pour réprimer les attaques contre son régime, assurant ainsi son maintien au pouvoir. L’armée tchadienne s’est révélée également être un allié indispensable dans la lutte internationale contre les terroristes au Sahel.
Le 27 avril, au moins cinq manifestants pacifiques ont été tués par les forces de défense et de sécurité, près de 700 manifestants arrêtés, cette répression faisant l’objet d’une condamnation unanime des organisations de défense des droits humains et de nombreuses chancelleries, dont l’Union Africaine et l’Union Européenne.
Aujourd’hui, sous l’impulsion des députés Verts et de Left, le Parlement européen a adopté à une large majorité une résolution sur la situation au Tchad.
Cette résolution condamne la prise de pouvoir militaire perpétrée le 20 avril 2021 par le TMC et demande le retour à l’ordre constitutionnel tel que prévu par la Constitution tchadienne de 2018 et l’organisation d’élections le plus rapidement possible.
Elle condamne la répression par le CMT des manifestations pacifiques qui se sont tenues au Tchad contre le coup d’Etat et demande la création d’une commission d’enquête indépendante et impartiale chargée d’enquêter sur les abus commis lors des manifestations et sur toute violation des droits humains qui aurait pu se produire.
La résolution sur le Tchad réitère la nécessité de s’abstenir de toute ingérence extérieure intrusive et demande une évaluation des fonds de l’UE alloués à la région afin de s’assurer qu’il n’y a pas de mauvaise utilisation des fonds.
Nous suivons donc de près la situation au Tchad et des sanctions contre le clan Deby pourraient suivre. Les citoyens et citoyennes du Tchad ont droit à la démocratie et au respect de leur Constitution. Ils ont réclamé leurs droits dans la rue et nous les soutenons.

Articles similaires :
- REPLAY Stratégie Biodiversité 2030 de l’UE : Quelles implications pour les peuples autochtones et les communautés locales ?
- ÉRYTHRÉE : L’UNION EUROPÉENNE NE DOIT PAS PARTICIPER À L’UTILISATION DE TRAVAIL FORCÉ
- JOURNÉE DÉBAT “COMMENT COMBATTRE LE COLONIALISME VERT ?”
- LE DESPOTE D’ANKARA VEUT ANEANTIR LA REVOLUTION ECOLO-LAIQUE DU ROJAVA