Gaz de schiste: intervention en plénière sur les rapports Sonik et Tzavela

Le texte ci-dessous est le discours de mon intervention en séance plénière au Parlement européen.

Le débat sur le gaz de schiste a atteint des sommets de mauvaise foi, de mensonges et de manipulation. C’est ce que disent les défenseurs de cette énergie. C’est étrange, je pense exactement la même chose, mais dans le sens inverse.

On peut le voir aujourd’hui encore, avec des députés polonais qui accueillent une exposition d’une organisation prétendument citoyenne faisant la promotion de cette énergie. Mais en fait cette coalition est financée par l’industrie des gaz de schiste!

Le Parlement a en sa possession de nombreux rapports officiels, notamment ceux réalisés par la Commission, qui démontrent l’impact néfaste de la fracturation hydraulique et donc de l’exploitation des gaz de schiste. Pourtant les défenseurs des gaz de schiste disent qu’il n’existe aucune étude le prouvant, c’est aussi honteux que scandaleux!

Risque de pollution des eaux de surface et des nappes phréatiques, épuisement des ressources en eau, emprise au sol dévastatrice, pollution de l’air, etc. je n’ai pas assez de temps pour citer tous les problèmes mis en avant par l’étude environnementale de la Commission.

La question ici n’est pas d’être pour ou contre les gaz de schiste, mais surtout d’adapter le cadre réglementaire européen et de le rendre contraignant. Les failles dans la législation ont été bien identifiées: inadaptation de la directive-cadre sur l’eau, gestion des effluents à intégrer dans la directive sur les déchets miniers, intégration de la fracturation hydraulique dans la directive sur l’évaluation des impacts environnementaux, etc. Si on ne le fait pas, nous irons au devant de graves problèmes comme cela est le cas aux Etats-Unis et au Canada.

La responsabilité des entreprises doit être totale et elles devront prouver qu’elles auront les garanties financières suffisantes à l’application du principe pollueur-payeur, en cas de dommages environnementaux.

Aussi, avec un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 30% en 2030, l’UE se retrouve en pleine contradiction à vouloir exploiter les gaz de schiste puisque le pouvoir de réchauffement global du méthane est plus de 20 fois supérieure au CO2. Soyons cohérents!

Enfin pour finir, l’essentiel ne doit pas être oublié: nous avons été élus pour défendre les citoyens et pas les entreprises. Ce n’est pas à l’industrie de décider quel doit être notre avenir énergétique.

C’est pourquoi, avec le soutien d’une centaine de députés, nous avons déposé un amendement demandant un moratoire sur la fracturation hydraulique au niveau européen.

J’espère donc qu’un maximum de députés prendront leurs responsabilités au moment du vote, et démontreront que les lobbies n’ont pas tous les pouvoirs à Bruxelles. Merci.

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1 commentaire
  • Merci pour votre engagement
    Citer le rapport récent de la banque mondiale sur le réchauffement climatique

Par Michèle Rivasi

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