A l’INRA avec les agriculteurs victimes du virus de la sharka et José Bové

Je suis de près l’association des arboriculteurs victimes de la sharka, et leur combat judiciaire pour engager la responsabilité de l’INRA dans la diffusion du virus de la sharka.

Une fois encore, nous étions sur le terrain vendredi 21 janvier, cette fois-ci avec José Bové, pour appeler l’Etat à prendre ses responsabilités. Un rapport d’expertise commandé par le tribunal administratif de Grenoble conclut à la responsabilité de l’INRA, mais il a été écarté par le juge en première instance…

A suivre!… et le combat continue…

Article du Dauphiné Libéré :

José Bové était hier l’invité du colloque “sur la réforme de la PAC” (voir ci-dessous) organisé par Corabio. Le député européen (Europe écologie Les Verts) en a profité pour s’éclipser un moment et aller, avec Michèle Rivasi, soutenir les arboriculteurs victimes de la sharka qui manifestaient devant les locaux de l’INRA Gotheron (institut national de la recherche agronomique).

Les arboriculteurs, constitués en association, accusent le centre de recherches de St Marcel-les-Valence d’être responsable de la propagation du virus. Dès 1990, une première action était intentée, d’autres ont suivi pour aboutir à ce jugement du tribunal administratif de Lyon, en 2009, qui avait blanchi le centre de recherche “malgré un rapport accablant de trois experts indépendants demandés par le tribunal”.

« Les effets d’une recherche en circuit fermé »

L’association des arboriculteurs, emmenés par son président Denis Extrait refusant ce jugement “inique”, a décidé de porter l’affaire au niveau européen. Devant la cour de justice européenne sitôt les recours nationaux épuisés (40 dossiers, dont 12 au niveau européen) mais aussi devant la commission européenne.

Celle-ci pourrait demander une nouvelle expertise indépendante. « L’État a protégé l’INRA afin d’éviter d’indemniser les gens. Mais aujourd’hui, il faut que l’INRA qui a joué les apprentis sorciers ait l’humilité de reconnaître sa responsabilité. Il faut que la présidente vienne débattre avec les professionnels. Des vies, des familles, et des entreprises ont été entièrement détruites » a dénoncé José Bové, en pointant les effets « d’une recherche en circuit fermé ». Pour lui, la France a maquillé l’étendue des dégâts auprès de la Commission européenne, l’expert national en charge du rapport n’ayant même pas auditionné les syndicats. La nouvelle expertise contradictoire pourrait déboucher sur une meilleure indemnisation, la Commission étant prête à participer à cette indemnisation du passif subi.

Outre ce passif, l’hectare arraché est aujourd’hui indemnisé à hauteur de 6 500 €. « Juste de quoi payer le bulldozer pour arracher » estime Denis Extrait. Faisant fi des appartenances syndicales, celui-ci compte désormais sur l’ancien patron de la Confédération paysanne pour faire aboutir les dossiers des arboriculteurs drômois.

par la rédaction du DL le 22/01/2011 à 05:20

Articles similaires :

1 commentaire
Par Michèle Rivasi

Suivez-moi sur Facebook

Suivez-moi sur Twitter