La dégradation du parc nucléaire français favorise la prise de risques inconsidérés: arrêtons les frais!

EDF va être contraint de procéder à l’arrêt anticipé de cinq réacteurs nucléaires. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé à l’exploitant de procéder à des contrôles, sous trois mois, de la résistance des fonds des générateurs de vapeur soupçonnés de ne pas pouvoir être assez résistants en raison de malfaçons. Une situation aussi inédite qu’inquiétante alors que l’hiver arrive.

Réaction de Michèle RIVASI, eurodéputée et candidate à la primaire de l’écologie:

« C’est désormais de notoriété publique : le parc nucléaire français est truffé de malfaçons et son vieillissement aggrave les risques liés à la sûreté. Cette nouvelle injonction du gendarme du nucléaire est loin d’être anodine : désormais 21 réacteurs sur 58 sont arrêtés pour différentes raisons (maintenance ordinaire, incidents ou vérification des générateurs de vapeurs). En cas d’absence de défauts, ces arrêts anticipés ne devraient durer que quelques semaines, ce qu’espère EDF pour ne pas être tenu responsable d’un risque de black-out électrique. Le parc nucléaire est tellement fragilisé que l’avenir d’EDF dépend désormais…de la météo.

En 2013, le taux de disponibilité du parc français était de 78% et EDF espérait inverser la tendance avec les nombreux travaux de maintenance déjà initiés. Mais c’était sans compter sur les dernières péripéties liées à la concentration en carbone de pièces fondamentales pour la sûreté nucléaire. Après l’omerta et les mensonges, le nucléaire est désormais frappé d’inefficacité, nous rappelant qu’il est urgent d’entamer la transition énergétique pour des raisons de sécurité d’approvisionnement électrique : lançons un grand plan de relance économique par les énergies renouvelables !

Le plus grave c’est que cette situation met EDF sous pression, ce qui met l’État dans une situation inconfortable et affecte sérieusement la capacité de l’ASN à faire son travail correctement. Mediapart révélait hier les conditions de travail d’inspecteurs de l’ASN en Normandie, démontrant que les problèmes d’EDF menaient à des pressions ayant une répercussion directe sur la qualité des contrôles et le respect des procédures. Il est inadmissible que l’on badine avec les contrôles effectués par l’ASN et c’est d’ailleurs pour cette raison que les écologistes n’ont cessé d’appeler le gouvernement à renforcer les effectifs de l’ASN, mis sous pression par la dégradation du parc nucléaire français ».

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Par Michèle Rivasi

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