Diesel & Cancers: il y a urgence à sortir de l’impasse automobile

Les gaz d’échappements des moteurs diesel sont désormais classés parmi les cancérogènes certains pour les humains par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC), l’agence pour le cancer de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Si cette reconnaissance tardive est bienvenue, il y a urgence à agir pour sortir de l’impasse dans laquelle la France s’est engouffrée.

Pour Michèle RIVASI, députée européenne vice-présidente du groupe des Verts-ALE, l’industrie automobile française tout comme les autorités publiques doivent réagir rapidement: « Rendez-vous compte que cela fait depuis 1988 que les émissions de moteur diesel sont classées comme cancérogènes probables. Pourtant, c’est dans les années 1990 que l’Etat français a décidé de favoriser ce carburant plus sale que l’essence par une politique fiscale avantageuse: désormais le diesel équipe 65% du parc automobile contre à peine plus du quart en 1995. Par ailleurs 80% du carburant vendu en France est du diesel, ce qui place notre pays en tête des pays équipés en moteurs diesel. Ce n’est pas étonnant que la France se retrouve aujourd’hui en contentieux avec la Commission européenne qui la menace de sanctions pour non respect des normes d’émission de particules fines« .

Et Michèle RIVASI d’insister sur les mensonges entourant le diesel: « Contrairement au discours général, nous devons nous méfier de l’avantage supposé des filtres à particules car ils ne sont efficaces qu’à partir d’une certaine température…que la circulation en ville ne permet d’atteindre alors que c’est là que nous sommes les plus exposés. L’explosion de l’asthme juvénile et d’autres affections respiratoires dans nos villes est la conséquence de la politique automobile menée en France. Et il n’y a pas que les maladies pulmonaires qui nous guettent: le lien entre maladies neurodégénératives et l’exposition aux particules fines a été établi chez l’homme ».

Les conclusions sont évidentes pour l’élue écologiste: « Le diesel a été favorisé par la lutte contre le changement climatique car son pouvoir de réchauffement global est inférieur à celui de l’essence: en luttant contre un fléau nous en avons généré un autre. Il faut cesser d’opposer santé et environnement, l’un ne va pas sans l’autre. On voit d’ailleurs là toute l’inconséquence du Grenelle de l’environnement et de son bonus/malus qui aura favorisé une technologie plus néfaste pour la santé que d’autres. Encore une fois, les problèmes de santé publique questionnent notre modèle de société et c’est la raison pour laquelle les écologistes insistent sur l’importance de la réduction du trafic routier et de ses nuisances. Avec des solutions telles que la réduction de la vitesse, la circulation alternée, les péages urbains, la promotion des transports doux et le développement d’un réseau de transports publics accessibles à toutes les personnes et tous les porte monnaies, nous pourrons protéger la santé des citoyens tout en permettant une refondation de l’urbanisme éclaté. J’appelle le gouvernement à cesser de sacrifier les générations futures sur l’autel de la compétitivité ».

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1 commentaire
  • Ok pour qu’on s’occupe du diesel et de ces particules fines cependant ne pas oublier que le sans plomb comporte du Benzène .. très cancérigène !!!

    Il faut OBLIGER les industriels à accentuer leurs efforts ( si efforts il y a réellement ) vers la suppression d’un maximum de polluants.
    En sachant que l’électrique n’est pas LA solution sur le long terme car que fera t-on des batteries ?
    Le mieux étant d’offrir la possibilité aux citoyens de se servir de leur véhicule le moins possible en passant par une politique intelligente des transports en commun.

Par Michèle Rivasi

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