Naoto Matsumura, le « dernier homme de Fukushima », à Strasbourg mardi 11 mars

Naoto Matsumura, qui a refusé de quitter les terres de Fukushima suite à la catastrophe nucléaire de mars 2011, viendra présenter au Parlement européen mardi 11 mars (1) son quotidien dans les territoires contaminés, mais surtout son combat contre cette industrie nucléaire qui l’a privé de son identité, de son patrimoine et de ses droits. Longtemps ignoré par la presse japonaise, de nombreux médias étrangers se sont intéressés à son histoire, notamment suite à la publication du livre du photoreporter Antonio Pagnotta « Naoto Matsumura, le dernier homme de Fukushima ».

Son passage au Parlement européen s’inscrit dans le cadre d’une tournée européenne (France, Allemagne, Suisse) de sensibilisation aux conséquences d’un accident nucléaire, avec une ambition particulière: aller à la rencontre des habitants de Fessenheim (2), dont la centrale nucléaire doit être fermée d’ici 2017 selon les engagements pris par le Président français François Hollande.

Au niveau européen, de Tchernobyl à Fukushima, la Commission a modifié progressivement les seuils de radioactivité tolérables en cas de crise nucléaire (de 1 à 20 mSv), préparant ainsi la population européenne à l’inéluctabilité d’un accident, ce que les écologistes ne sauraient tolérer.

Concernant Naoto Matsumura

Naoto Matsumura, a refusé en mars 2011 d’évacuer la zone interdite autour de la centrale explosée de Fukushima. Malgré le tsunami et l’apocalypse nucléaire, malgré les réacteurs qui continuent de cracher de la radioactivité, il a choisi de rester sur la terre de ses ancêtres, dans sa ferme, auprès des quelques animaux encore vivants. Il est aujourd’hui le dernier habitant de la zone interdite de Fukushima.

Par cet acte de résistance, le fermier manifeste sa colère face à Tepco, le géant de l’industrie nucléaire, mais préserve aussi son honneur en refusant le sort des habitants évacués des zones contaminées, condamnés à l’errance aujourd’hui et demain aux maladies certaines, pour finir tels des parias. Dans son combat, Matsumura porte toute l’humanité de celui qui refuse de se soumettre à la bureaucratie, à la finance et au lobby nucléaire, dont les choix sont d’abord économiques : sauver le pays de la faillite à n’importe quel coût humain, y compris le sacrifice des enfants. À travers le lien qu’il maintient entre l’homme et la nature, le respect et le soin qu’il doit aux pierres, aux plantes et aux bêtes, il incarne la lutte de la terre contre le nucléaire, le jour après l’apocalypse.

(1) A 9h: conférence publique organisée par Michèle Rivasi et à 14h : Conférence de presse avec Naoto Matsumara, Sandrine Bélier et Michèle Rivasi, au Parlement européen de Strasbourg. Suite à cette conférence de presse sera organisée une action du groupe des Verts/ALE dans la cour du Parlement européen (bâtiment LOW)
(2) En savoir plus: http://www.ledernierhommedefukushimaafessenheim.com/

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Par Michèle Rivasi

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