Le futur commissaire européen à la Santé devra respecter les droits humains

Tonio Borg, le candidat choisi par Malte pour remplacer le démissionnaire John Dalli à la fonction de Commissaire européen à la Santé (1), a été auditionné cet après-midi au Parlement européen. Sa nomination doit en effet être approuvée par les eurodéputé-es pour devenir effective. Pour le groupe des Verts/ALE, les positions ultra-conservatrice de cet ancien avocat, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères maltais pourraient poser problème.

Nicole Kiil-Nielsen, eurodéputée du groupe Verts-ALE, apporte son soutien à l’appel lancé par des associations européennes contre la nomination de Tonio Borg, qui s’est distingué par des prises de position particulièrement rétrogrades pour les droits des femmes et la dignité humaine.

« En se réfugiant derrière le principe de subsidiarité sur des thèmes centraux comme le droit à l’avortement, le divorce, et avec une défense peu convaincante sur le sujet des droits des LGBT, M. Borg est à contre-courant des valeurs des droits humains et d’égalité entre les femmes et les hommes défendues par l’Union européenne. Il est impératif que dans cette période de crise, l’Union reste un espace progressiste et ne se renie pas dans le choix de ses commissaires ».

Pour mémoire, en 2004, le Parlement européen a bloqué la nomination de l’italien Rocco Buttiglione, qui considérait l’homosexualité comme « un péché ».

Michèle Rivasi, Vice-présidente du groupe des Verts et également Vice-présidente de l’Assemblée Parlementaire Paritaire Afrique, Caraïbes, Pacifique – Union Européenne (ACP-UE), s’interroge sur la personnalité de Tonio Borg. « Lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères, le gouvernement maltais a approuvé la déportation de 220 Erythréens de retour dans leur pays, où ils ont été emprisonnés et torturés (2). Tonio Borg a également manqué de volonté pour appliquer les recommandations de l’ancien Commissaire aux droits de l’homme Alvaro Gil-Robles sur les pratiques de détention des migrants à Malte. Il a également soutenu la politique de l’Italie visant à repousser les migrants en mer vers la Libye. Nous devons donc rester très vigilants et nous assurer qu’en tant que futur Commissaire il n’aille pas à l’encontre des droits de l’homme, valeurs fondatrices et universelles de l’Union Européenne ».

(1) John Dalli a dû démissionner le 16 octobre dernier, après avoir été mis en cause dans une affaire de connivence avec des acteurs qu’il a pu rencontrer dans le cadre de consultations menées sur le sujet de la directive sur le tabac

(2) Voir www.amnesty.org/en/library/asset/AFR64/003/en/d5063e29-d5f6-11dd-bb24-1fb85fe8fa05/afr640032004en.pdf

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1 commentaire
  • J’espère, sans trop y croire que ce nouveau commissaire sortira la commission de l’orniére où elle se met sur le plan de la santé. Elle autorise l’Aspartame, qui est vraiment un poison, mais limite l’utilisation de la cannelle qui a de nombreuses vertus curatives, Elle interdit les semences libres pour le plus grand profit de quelques uns. Une Europe comme cela, nous n’en voulons pas.

Par Michèle Rivasi

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