Hier trois sous-traitants de l’usine EDF du Tricastin ont été exposés à un jet de liquide radioactif, alors qu’ils démontaient une pompe hydraulique entre les tranches 3 et 4.
Europe Ecologie Les Verts Rhône-Alpes tient à exprimer sa solidarité avec les victimes, sous-traitants du nucléaire exposés à une contamination radioactive. Nous dénonçons une nouvelle fois la politique des entreprises du nucléaire qui tendent à réduire les coûts de personnel, quelles qu’en soient les conséquences pour la sécurité.
« Il y a plus de 500 sous-traitants sur le site EDF du Tricastin, rappelle Bruno Bernard, secrétaire régional EELV Rhône-Alpes. Dans un site, où les employés doivent gérer un risque nucléaire, cette situation est préoccupante. La multiplication des niveaux de sous-traitance augmente le risque. Il faut que le personnel soit correctement formé, payé, suivi médicalement et puisse bénéficier lors de la fermeture de la centrale d’un reclassement adéquat. »
L’utilisation de plus de 5 niveaux de sous-traitance, le départ à la retraite des employés d’EDF des plus qualifiés remplacés par des salariés peu formés hypothèquent la sécurité du site.
La détonation et la projection de liquide radioactif hors du circuit lors de la réparation d’une pompe auraient dû être anticipés et évités. Cet accident signale d’importantes lacunes dans la gestion de la maintenance.
«Aujourd’hui, c’est 80% des activités sur la centrale nucléaire qui sont menées par des sous-traitants. Ces personnels sont parfois mal formés et ont des conditions de travail très difficiles ; ce sont les plus exposés à l’irradiation et qui connaissent de fait de nombreuses maladies professionnelles. » déclare Michèle RIVASI euro-députée EELV et co-fondatrice de la CRIIRAD.
Les incidents des dernières semaines rappellent que la centrale du Tricastin a dépassé sa date de péremption :
«La fuite de Tritium qui dure depuis deux mois, n’a toujours pas fait l’objet de solution. Quant au dernier incident, il y a quelques jours à Tricastin, sur l’usine d’enrichissement d’uranium en démantèlement Georges Besse 1, il aurait pu contaminer gravement le personnel et l’environnement. Les tuyaux, qui contenaient de l’uranium, ont été rincés à trop forte pression suite à une erreur de procédure. L’explosion de la canalisation et une importante pollution ont été évité de justesse.» explique André Vermorel, maire d’une commune voisine de la centrale et membre de la Commission locale d’information de Tricastin (CLIGEET)
De nombreux élus EELV appellent à manifester samedi 12 octobre à 14H30 devant la centrale nucléaire du Tricastin pour dénoncer ces trop nombreux incidents qui mettent en cause la sûreté nucléaire de l’ensemble de la région. Le gouvernement doit agir sans attendre pour fermer la centrale.
Rendez vous pour la manifestation et la conférence de presse à 14H30 le 12 octobre devant l’entrée principale du site de Tricastin.
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