Brésil : solidarité avec la démocratie

Pour le second tour des élections présidentielles au Brésil, des eurodéputés se rendent à São Polo du 28 au 31 octobre 2022. Ils représentent trois groupes politiques : Michèle RIVASI (Greens/EFA), Ana MIRANDA (Greens/EFA), Miguel URBAN (Left), Sandra PEREIRA (Left), Leila CHAIBI (Left) et Isabelle SANTOS (S&D). Ces élus ne viennent pas pour une mission d’observation électorale de l’UE car il n’y pas eu d’invitation des autorités brésiliennes en charge des élections. Le but de leur voyage est de montrer leur solidarité avec la démocratie du Brésil.

Michèle Rivasi, députée européenne référente des peuples autochtones et des communautés locales à la commission DEVE du Parlement européen

« Je me rends au Brésil car je suis préoccupée par les attaques systématiques contre les institutions démocratiques.  Le système de vote électronique brésilien, en vigueur depuis 1996 et considéré comme sûr et fiable, a été la cible d’attaques répétées et infondées de la part du président Jair Bolsonaro. Nous sommes d’ailleurs une cinquantaine* de députés européens à avoir écrit au Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, M. Borrell, pour lui demander explicitement de surveiller de près le processus électoral brésilien, en l’absence d’invitation officielle d’une délégation d’observation électorale.

Les menaces politiques, l’intimidation et la violence, y compris les menaces de mort à l’encontre des candidats, continuent d’augmenter en ligne et hors ligne. Les experts des Nations unies ont souligné que ces menaces visent particulièrement les femmes, les peuples autochtones, les Afro-descendants et les personnes LGBTI et limitent leurs possibilités de représentation dans les décisions qui les concernent, perpétuant ainsi le cycle dévastateur de l’exclusion. Ce sont ces groupes avec qui je souhaite montrer ma solidarité.

La disparition de la démocratie aurait des répercussions internationales. Le Brésil est le pays le plus riche en biodiversité au monde, le 6e plus grand émetteur de carbone, et ses forêts sont cruciales pour lutter contre la crise climatique. Bolsonaro s’est acharné à vider de leur substance les organismes de défense de l’environnement et des droits des autochtones. La déforestation s’est accélérée sous son administration. Les scientifiques avertissent que l’Amazonie est proche du point de basculement, au-delà duquel la forêt tropicale perd sa capacité de récupération et deviendra très probablement une savane, voire un désert.

En outre, les inégalités se sont intensifiées et 33 millions de Brésiliens – près de 16 % de la population – sont confrontés à la faim.

Voter pour Lula, c’est voter pour la démocratie au Brésil, pour le respect de l’environnement, pour les peuples autochtones et pour les classes populaires. C’est pourquoi nous serons à São Paulo ces jours-ci pour accompagner les derniers jours de la campagne électorale. »

*https://www.michele-rivasi.eu/politique/lettre-ouverte-la-commission-europeenne-doit-surveiller-de-pres-lelection-presidentielle-bresilienne

Par Michèle Rivasi

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