Vaccin Meningitec: ma lettre au directeur de l’Agence européenne du médicament

Monsieur le Directeur Guido Rasi,

Je me permets de vous interpeler sur la situation qui se déroule actuellement en France concernant le Meningitec, un vaccin pour combattre les méningites dues à la bactérie Neisseria meningitidis du sérogroupe C. 550 familles françaises ont assigné en justice le laboratoire CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques), distributeur français du Meningitec, produit par le laboratoire américain Nuron.

Les symptômes observés chez les enfants de ces familles qui ont été vaccinés sont très préoccupants: ils vont de la fièvre, jusqu’à des problèmes oculaires graves en passant par des douleurs et des diarrhées. De plus, certains parents affirment avoir fait vacciner leurs enfants après le retrait des lots décidé par l’ANSM le 26 septembre 2014. Une enquête devrait être diligentée pour savoir si des vaccins ont été utilisés même après la demande officielle de retrait par l’ANSM.

Les familles qui ont lancé une procédure judiciaire en France ont aussi demandé à la Ministre de la santé française de mettre en place une cellule de crise. Je relaie leur volonté en vous demandant d’en faire autant au niveau européen car ce vaccin a été commercialisé dans de nombreux pays de l’UE et l’EMA devrait aussi s’assurer qu’il n’existe aucun de ces vaccins encore sur le marché au sein de l’Union européenne.

Il est important de faire toute la lumière pour définir si seulement certains lots sont défectueux ou si c’est le vaccin en tant que tel qui pose problème.

Or, la base de données européenne Eudravigilance qui recense les effets indésirables des médicaments et vaccins commercialisés dans l’Union européenne, ne permet pas d’appréhender précisément le cas du vaccin Meningitec. En effet, l’Eudravigilance consacre une section aux « vaccins conjugués contre le méningocoque C » (MENINGOCOCCAL GROUP C CONJUGATE VACCINE) mais il en existe plusieurs, comme le Neisvac, et il est donc impossible de savoir quels effets indésirables concernent quel vaccin.

Mais une chose est certaine. Sous ladite section « vaccins conjugués contre le méningocoque C », l’Eudravigilance recense 3087 personnes touchées par des effets indésirables sur le site actualisé en octobre 2015. Les effets les plus fréquemment répertoriés sont des cas de désordre du système nerveux.

De telles données alarmantes devraient être présentées de manière beaucoup plus précise par l’EMA afin que le public et les professionnels de santé puissent y avoir accès sans craindre de ne rien y comprendre.

En espérant que l’EMA saura mobiliser ses équipes pour élucider tous les doutes qui entourent le cas du Meningitec.
Veuillez recevoir, Monsieur le directeur, l’expression de mes salutations distinguées.

Michèle Rivasi
Députée européenne
Vice-Présidente du groupe Verts/Alliance libre européenne

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Par Michèle Rivasi

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