Aide aux victimes de Tchernobyl: Bruxelles doit tenir ses engagements (AFP)

Publié le 15 Novembre 2011 à 19:43 par l’Agence France Presse.

La Commission européenne doit tenir ses engagements pour aider les victimes de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, a demandé mardi l’eurodéputée verte française Michèle Rivasi qui s’inquiète du « blocage » de l’aide promise pour aider la population des zones contaminées.

En 2010, le Parlement européen, la Commission et les Etats de l’UE ont donné leur accord pour débourser 4,2 millions d’euros en faveur du « Centre écologie et santé », piloté par Yuri Bandajevsky et censé fournir une aide sanitaire à la population ukrainienne, russe et bélarusse vivant toujours sur les territoires contaminés.

Or, le projet est aujourd’hui au point mort, a déploré Mme Rivasi au cours d’une conférence de presse mardi au Parlement européen, au côté de M. Bandajevsky. « Ca bloque, le projet n’arrive pas à sortir », a-t-elle dit. Et pourtant le temps presse. Les fonds promis pour le Centre doivent être utilisés d’ici la fin 2012, a-t-elle indiqué.

Selon Mme Rivasi, une des raisons de ce blocage est que « les autorités ukrainiennes, et d’autres, ne veulent pas qu’on mette en évidence les conséquences sanitaires de la population qui vit en zone contaminée ». Il s’agit d’un « déni » du pire accident nucléaire civil survenu en 1986, a-t-elle estimé.

Pendant des années, l’aide européenne a été quasi exclusivement orientée sur la sécurisation du site de Tchernobyl et de son sarcophage. Le 19 avril, la Commission européenne a ainsi promis 110 millions d’euros supplémentaires pour aider à la construction d’une nouvelle chape isolant le réacteur de Tchernobyl.

Le programme complet des travaux pour isoler le réacteur de la centrale de Tchernobyl est actuellement évalué à 1,54 milliard d’euros, dont 990 millions d’euros pour le seul sarcophage.

« Il est néanmoins essentiel de consacrer une partie des financements à des projets sanitaires », a dit M. Bandajevsky.

Entre 6 et 7 millions de personnes vivent encore dans les 150.000 km2 de territoires contaminés au césium en Ukraine, au Bélarusse et en Russie.

Victimes de l’irradiation lors de l’accident ou même victimes de la contamination par l’ingestion d’aliments cultivés en territoires contaminés, 2,4 millions d’Ukrainiens (dont 428.000 enfants) souffrent de problèmes de santé liés à la catastrophe, selon les chiffres du ministère ukrainien de la santé.

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Par Michèle Rivasi

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