La refondation d’Haïti est en bonne voie mais est loin d’être achevée

Vice-présidente de l’Assemblée Parlementaire Paritaire Afrique, Caraïbes, Pacifique – Union Européenne (ACP-UE), Michèle Rivasi est de retour d’une mission parlementaire avec des députés européens. Elle a passé 5 jours en Haïti dans le but d’évaluer l’utilisation de l’importante aide européenne apportée pour la reconstruction du pays. Une opportunité pour mieux appréhender les réalités du terrain et dresser de nombreux constats pour l’avenir.

Près de 8 mois après le tremblement de terre qui avait causé la mort de 230 000 personnes, en avait blessé 300 000 et laissé sans abris près d’un million et demi de personnes. Même si un énorme travail reste à accomplir, Michèle Rivasi s’estime satisfaite de la réaction européenne « L’UE a réagi de manière extrêmement rapide et positive à la catastrophe qui a frappé les Haïtiens, ainsi la Commission européenne a prévu de verser 1,6 milliards de dollars pour la reconstruction du pays. Pour le moment, 390 millions de dollars ont été engagés pour l’infrastructure routière, mais aussi pour la gouvernance et l’appui budgétaire du pays, ce qui permet de financer le fonctionnement de l’Etat, et notamment la police. Ceci était indispensable pour renforcer la démocratie et assurer l’Etat de droit ». 

« Port-au-Prince est dévasté, mais la Commission Intérimaire de Reconstruction d’Haïti (CIRH) permet une coordination efficace des ONG et des Etats qui interviennent sur le terrain pour la reconstruction. Il faut désormais reloger les dizaines de milliers de personnes regroupées dans les camps de réfugiés, où les abords sont propices à la criminalité et où les femmes sont victimes de viols et de prostitution » déplore Michèle RIVASI.

Ce séjour a été intensif en rencontres, la délégation a ainsi pu s’entretenir avec le Président d’Haïti René Préval, différents ministres, les agences de l’ONU, mais aussi la société civile et les parlementaires. La richesse des échanges a permis d’appréhender les angoisses à venir, afin de mieux les anticiper.

En effet la campagne pour les prochaines élections présidentielles en Haïti est omniprésente dans les esprits et son bon déroulement est source d’inquiétudes: « La population, toujours en détresse, attend beaucoup de ces élections, en espérant qu’elles vont transformer la gestion du pays et permettre l’accélération de la reconstruction. Malheureusement de nombreux doutes subsistent sur la transparence de ces futures élections, et l’UE veillera à leur bon déroulement».

 « La première phase d’urgence s’est donc bien déroulée: la solidarité internationale a permis de mettre en place des camps provisoires où l’accès aux services de base (eau potable, assainissement) a empêché toute propagation d’épidémie. Il s’agit maintenant de rentrer dans une seconde phase toute aussi efficace, afin de permettre la refondation du pays sur de nouvelles bases inébranlables, propices au développement qui a manqué à la population ces dernières décennies. Le plus dur reste donc à faire» conclut Michèle Rivasi.

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Par Michèle Rivasi

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