DIRECTIVE EAU POTABLE : UN RESULTAT FINAL DILUE ET DECEVANT

Aujourd’hui, les membres du Parlement européen viennent de voter sur la directive sur l’eau potable, après que 1,68 million de citoyens signataires de « Right2Water » aient appelé à reconnaître le droit d’accès à l’eau. L’accès universel à une eau de boisson saine est mentionné, mais l’accès à une eau propre et salubre reste un problème en particulier pour les groupes vulnérables et marginalisés.

Michele RIVASI explique pourquoi le groupe Verts / ALE s’est abstenu lors de ce vote.


« L’acces à l’eau est un droit humain fondamental. Et l’accès à une eau propre, à une eau saine, est une nécessité pour notre santé et celle de notre environnement. »

« Je me réjouis bien sur que notre vote au Parlement Européen, sur la nouvelle directive Eau Potable est acté le droit à l’eau pour tous, en obligeant notamment un accès à l’eau gratuit dans les administrations et les bâtiments publics.

Je regrette toutefois que cette obligation ne concerne pas les restaurants ou, surtout, les populations les plus démunies. Il est honteux que les groupes conservateurs et libéraux aient refusé aux consommateurs le droit de disposer d’une information complète et accessible, et refusé d’imposer des exigences plus strictes aux entreprises de services publics de distribution. Ce n’est pas en minimisant l’information délivrée au public ou en permettant des coupures d’eau que l’on va restaurer la confiance des citoyens européens dans les institutions européennes. »

Un suivi insuffisant des pollutions chimiques de l’eau

« Je déplore enfin le déni de mes collègues sur les enjeux de la pollution de l’eau.

L’eau est le témoin de nos pollutions et le miroir de nos responsabilités.

Depuis 20 ans, les alarmes se succèdent sur les taux de nitrates, de résidus médicamenteux, de perturbateurs endocriniens, de pesticides et des polluants organiques persistants que l’on retrouve dans l’eau en Europe. Et ces questions font encore débat. Pire, le rapporteur PPE Michel Dantin lui-même, a déposé un amendement qui a malheureusement été adopté pour éviter que l’on mesure certains polluants : une large part du groupe des substances perfluorées (PFC, PFAS) aux propriétés très persistantes et bioaccumulatrices. On aboutit ainsi à des politiques irresponsables et contraire au principe de précaution. « 

C’est pourquoi finalement, en signe de désaccord, malgré les avancées de cette révision de la directive Eau potable, nous avons été 274 députés à nous abstenir. »

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Par Michèle Rivasi

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