Aujourd’hui, je m’inquiète des problèmes de sûreté et de gestion du personnel du projet de fusion nucléaire, ITER.
Concernant la sûreté, le projet de fusion nucléaire ITER a échoué la dernière inspection périodique de l’autorité de sûreté française, ASN. Dans un rapport du 30 mars 2021, les inspecteurs ont écrit que « des questions persistent sur la qualification des matériaux de fabrication et des soudures » de la chambre à vide et ont détecté des fuites dans les bassins des tours de refroidissement. Les inspecteurs ont déclaré qu’une des zones du site de construction du réacteur ne leur était pas accessible le jour de l’inspection.
Il y a également des questions à propos de la protection des travailleurs. Récemment deux scientifiques américains experts mondiaux de béryllium ont récemment démissionné de l’Organisation ITER à cause d’un désaccord profond sur les intentions de la direction d’ITER au sujet de la protection des travailleurs à l’égard des risques du béryllium.
J’ai invité le lanceur d’alerte Michel Classens au Parlement européen pour parler de cette situation catastrophique. Il a collecté des témoignages d’anciens employés d’Iter et syndicalistes alertant sur la « gestion par la peur » et le « management toxique » de l’organisation. Selon leurs témoignages, celle-ci n’hésite pas à recourir aux pressions et licenciements pour dissimuler les dangereux défauts du réacteur expérimental. Plusieurs licenciements abusifs ont eu lieu chez ITER et certains ont déjà été sanctionnés par le Tribunal de l’organisation internationale du travail (OIT) à Genève. En mai 2021, un membre du personnel – un brillant jeune ingénieur italien, Mario Gagliardi – s’est suicidé et en signant une lettre à sa famille dans laquelle il dénonce la pression et l’environnement de travail malsain au sein de F4E (« F for Energy »).
Cette gestion par la peur et opaque est inacceptable dans un projet financé sur des fonds publics.
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