Suite à la plainte que j’ai déposée en 2011, la Cour d’appel administrative de Versailles examinait la demande de la société texane Schuepbach, anciennement titulaire des permis d’exploration de Nant et Villeneuve-de-Berg, d’obtenir 117 millions d’euros de l’Etat pour avoir annulé ces permis.
Le 4 décembre dernier, la Cour a décidé de lui accorder un million d’euros d’indemnisation. Même si c’est toujours un million d’euros de trop déduit des caisses de l’Etat, il faut relativiser. L’abandon des portiques de l’écotaxe en 2017 lui avaient coûté un milliard d’euros… rien de comparable donc !
Cette décision met un terme à la séquence qui a vu la France passer très près de l’exploitation des gaz de schiste, une catastrophe environnementale qui aurait pu détruire des millions de mètres cube d’eau souterraines pour l’intérêt de quelques-uns. Elle scelle la victoire des opposants en Ardèche et en Drôme, dont la mobilisation a été exemplaire depuis près de dix ans.
Pour autant la lutte contre les gaz de schiste continue. Le 14 décembre dernier, le groupe d’intervention des grenouilles non-violentes (GIGNV) et Les amis de la Terre 44 intervenaient dans une agence de la Société Générale pour dénoncer le soutien que cette banque apporte au projet Rio Grande LNG au Texas. De même, du gaz naturel liquéfié issu de la fracturation hydraulique continue d’arriver tout de même dans les ports du Vieux continent.
Aujourd’hui, la majorité des pays européens n’ont pas accepté l’exploitation des gaz de schiste, à l’exception notable de l’Angleterre. La victoire judiciaire est donc aussi européenne ! Mais beaucoup reste encore à faire.
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