Nous pouvons freiner l’antibiorésistance

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de publier le premier bilan mondial de l’antibiorésistance. La situation est alarmante : nous ne pouvons plus nier la grave menace pour la santé publique qui pèse sur le monde face à l’inefficacité d’antibiotiques contre certaines bactéries.

Michèle Rivasi, députée européenne Europe-Ecologie spécialisée dans les questions de santé, revient sur les propositions des écologistes pour endiguer ce phénomène : « nous savons maintenant depuis des années que l’utilisation à tort et à travers des antibiotiques a pour effet de les rendre inefficaces. En France et en Europe, les médecins, encouragés par les laboratoires qui les produisent, continuent de prescrire en excès ces médicaments, malgré les recommandations gouvernementales de diminuer les doses. Résultat, de nombreux traitements ne sont plus efficaces, à cause des bactéries qui résistent. Or il existe certaines thérapies alternatives, qui peinent à trouver leur place en Europe, comme la phagothérapie, que je soutiens vigoureusement. Il s’agit d’une méthode de traitement par virus naturels (des phages que l’on trouve dans la nature) et qui détruisent par exemple les staphylocoques dorés, évitant ainsi l’amputation lorsque les antibiotiques ne guérissent pas le malade. Malheureusement, les laboratoires n’étant pas intéressés car ne pouvant faire de profits en développant cette branche, il n’est aujourd’hui toujours pas possible d’utiliser des phages en France, ce qui oblige certains patients à partir en Géorgie, où une banque de phages existe, pour se soigner. Je continue à me battre au Parlement européen pour que l’Agence européenne du médicament avance sur ce dossier, après avoir organisé diverses réunions entre acteurs concernés à Bruxelles ».

Autre cause d’antibiorésistance : « dans les élevages intensifs, on donne des antibios en prévention à tous les animaux, même ceux qui ne sont pas malades! Il faut donc totalement revoir ces pratiques, généraliser les élevages à taille restreinte, plus respectueux du bien-être animal, dans lesquels les animaux auraient suffisamment d’espace pour ne pas se contaminer mutuellement. Le consommateur est prêt à payer plus cher sa viande s’il est assuré que celle-ci est saine et ne contient pas une multitude de bactéries résistantes. La solution serait aussi de diminuer drastiquement notre consommation de viande, tout simplement ».

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Par Michèle Rivasi

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