Cancer : un plan bien accueilli (Le Point)

Le Point.fr – Publié le 04/02/2014 à 18:13 – Modifié le 04/02/2014 à 18:53

Les grands axes d’action énoncés par François Hollande et les moyens à mettre en oeuvre au cours des 5 prochaines années satisfont la plupart des acteurs.

Par ANNE JEANBLANC

Après le succès des deux plans cancer, le président de la République veut aller plus loin. « Le premier plan, en 2003, a posé les fondations de la politique globale de lutte contre le cancer en créant l’Inca et a généralisé le dépistage de deux cancers », a-t-il déclaré. « Le deuxième plan, en 2009, a intégré les critères de qualité dans la certification des établissements de santé et a soutenu l’innovation. » Désormais, plus de un malade sur deux guérit de cette maladie. Mais « cela ne doit pas dissimuler la dure réalité : le nombre de personnes atteintes continue d’augmenter », a ajouté François Hollande, bien conscient des inégalités entre Français, puisque « le risque de mourir d’un cancer avant 65 ans est deux fois plus élevé pour un ouvrier que pour un cadre ». D’où ses choix stratégiques.

Globalement, la nouvelle politique nationale contre le cancer va se décliner en quatre grands axes : guérir un nombre plus important de malades ; favoriser la recherche et l’accès à l’innovation ; améliorer la vie des patients pendant et après le cancer ; et limiter le nombre de nouveaux cas en agissant sur les cancers évitables. Les premières réactions à ces annonces ont été favorables. Tant les représentants de la fondation ARC que ceux de la Ligue contre le cancer se sont déclarés satisfaits, en attendant des précisions sur la mise en oeuvre des mesures. La Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne parle même d’« ambition collective et de vision globale ».

« Quid de la prévention environnementale ? »

Concernant le tabac, le Pr Bertrand Dautzenberg, président de l’Office français de prévention du tabagisme (OFT), se réjouit de l’annonce du président de confier à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’élaboration d’un programme national de réduction du tabagisme « avant l’été ». La volonté affichée de passer à 22 % de fumeurs (contre 33 % de la population actuellement) est selon lui un bon objectif, tout à fait réalisable. Quant à l’aide supplémentaire à l’arrêt du tabac, même si elle lui semble faible, elle facilitera l’abandon de la cigarette par les personnes motivées. Ce qui sera un facteur de réduction des inégalités sociales.

De son côté, Michèle Rivasi, députée européenne EELV, a été la première à réagir par mail en posant la question de « la prévention environnementale ». Car si elle estime que la lutte contre les inégalités et le tabagisme est très importante, il ne faut pas s’arrêter là. « Face à l’explosion des cancers hormonodépendants, il faut accentuer la prévention environnementale et cesser de nier le lien entre cancers et pollutions », écrit la député, qui exhorte les politiques à agir, « quelles que soient les pressions exercées par des lobbies puissants comme les industries du tabac, de l’alcool, de la téléphonie mobile (ondes électromagnétiques), ou encore les industries chimiques et singulièrement celle de l’agroalimentaire (pesticides) et des emballages (perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A) ».

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Par Michèle Rivasi

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