Stratégie européenne sur les industries extractives : mes amendements de protection des droits humains et de la biodiversité votés par la Commission Développement du Parlement européen

 Une bonne nouvelle hier en Commission Développement : le rapport d’initiative sur les industries extractives a été adopté ! Il était de notre devoir de doter la stratégie européenne en la matière de garde-fous ambitieux, protecteurs des droits humains et de la nature. C’est chose faite, malgré l’abstention quand ce n’est l’opposition des groupes de droite et d’extrême droite.

Pour rappel, les industries extractives ont connu ces dernières années un développement considérable et acquis une importance stratégique majeure. L’UE souhaite donc sécuriser son approvisionnement pour assurer sa transition verte. Elle ne doit pas se faire au détriment de la biodiversité et des droits humains. J’ai donc fait inclure une série d’amendements en ce sens :

·         Mesure pour laquelle je me bats depuis le début de mon mandat : le respect et l’inclusion systématique du consentement libre, préalable et éclairé des peuples autochtones, qui ont des organisations, des traditions et des modes de vie uniques. Les projets de développement omettent parfois d’en tenir compte. Le consentement préalable, libre et éclairé permet une concertation et une reconnaissance mutuelle entre les acteurs du développement et les peuples autochtones

·         Autre victoire : la possibilité pour les pays en développement d’appliquer des taxes à l’exportation sur ces matières premières. Ce revenu leur est nécessaire et légitime, bien que les défenseurs du tout-marché veuillent les supprimer et libéraliser à outrance les échanges.

·         J’ai également fait inclure la nécessité du respect du devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité, tel que défini par la législation de l’Union européenne et les lignes directrices de l’OCDE à l’intention des multinationales. La transparence la plus totale doit être de mise dans un secteur que l’on sait extrêmement polluant.

·         La question des industries extractives nous interroge sur le choix de modèle de société que nous voulons faire. Un de mes amendements souligne ainsi la nécessité de passer d’une culture d’extractivisme à outrance à une gouvernance des ressources basée sur la sobriété et la durabilité.

L’exploitation minière durable est un mythe. La stratégie européenne sur les matières premières critiques ne doit pas se transformer en néo-colonialisme vert. Face à l’extractivisme démesuré, les intérêts des pays en développement doivent être respectés, la protection de la biodiversité érigée en priorité. Je continuerai d’y veiller.  

Michèle Rivasi

Par Michèle Rivasi

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