User de son droit de visite pour faire avancer le débat sur les prisons

Michèle RIVASI a visité, le 5 février 2010, la nouvelle maison d’arrêt de Lyon-Corbas.

Michèle RIVASI a engagé, depuis plusieurs années, une réflexion sur l’état des prisons françaises et européennes. Dans le cadre de ses prérogatives de députée européenne, elle a visité, en novembre 2009, la prison des Baumettes à Marseille et la prison de Valence et, le 5 février 2010, la maison d’arrêt de Lyon-Corbas.


Visite de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas et Etats Généraux de la Justice à Lyon

Accompagnée d’Eva JOLY et de Malika BENARAB-ATTOU, Michèle RIVASI a visité, le 5 février 2010, la toute nouvelle maison d’arrêt de Lyon-Corbas. A la suite de cette visite, un Forum public – les « Etats Généraux de la Justice » – était organisé à Lyon pour débattre des conditions carcérales dans ces nouveaux établissements pénitentiaires.

Les députées européennes ont rencontré les acteurs du système pénitentiaire et judiciaire de Lyon-Corbas : avocats, magistrats, représentants de syndicats du personnel, médecins et psychiatres, associations, membres de l’observatoire international des prisons, détenus… Etienne NOËL, avocat à Rouen, qui a récemment fait condamner l’Etat pour les mauvaises conditions de détenus en France, a également participé au débat.

Lors du Forum, qui a réuni une centaine de personnes au Goethe Institut, les 3 députées ont commenté leur visite à la prison et échangé avec les intervenants et le public. Ce dialogue, sans concession, a été l’occasion d’entendre les témoignages et les questionnements du public, notamment d’anciens détenus, d’associatifs et de journalistes.

Du XIXe siècle au post-moderne radical…Michèle RIVASI dénonce la construction des nouveaux établissements pénitentiaires.

Les prisons de Marseille et de Valence sont l’exemple des vieux établissements pénitentiaires, dont la vétusté, la surpopulation carcérale et l’indignité sont inacceptables. La maison d’arrêt de Lyon-Corbas est au contraire un établissement flambant neuf, ouvert en mai 2009, en remplacement des très vétustes établissements de Perrache, construits en 1830.

Lyon-Corbas a été présentée comme la prison du futur, apportant les solutions aux anciens maux. S’il est indéniable que les conditions d’hygiène et de confort matériel se sont améliorées, Michèle RIVASI dénonce la construction de ces nouveaux établissements pénitentiaires et leur déshumanisation.

L’architecture, la localisation et le mode de fonctionnement de Lyon-Corbas sont caractéristiques des prisons construites actuellement : vitres teintées, portes automatiques et difficulté de circulation, prison trop grande (690 places, sans compter la surpopulation), non-respect de l’encellulement individuel, baisse du nombre de surveillants, gestion public/privé de l’établissement, éloignement du centre-ville et quasi absence de transports en commun… Dans cet établissement, le lien social a été rompu pour les personnes détenues, leur famille ainsi que pour les personnels de surveillants et les intervenants extérieurs.

« Ce que l’on a gagné en modernité, on l’a perdu en humanité », « prison aseptisée », « prison-hôpital »… telles sont des expressions qui reviennent régulièrement de la part des détenus, des personnels et des associations.

La mission de réinsertion que doit avoir la prison est négligée et passée au second plan. Tant la loi pénitentiaire de novembre 2009 que les Règles pénitentiaires européennes sont une nouvelle fois bafouées.

Or Lyon-Corbas est le prototype des futurs établissements pénitentiaires.

Michèle RIVASI demande la révision du programme actuel de construction des prisons, qui prévoit la construction de 18 établissements d’ici 2017.

Michèle RIVASI va prochainement interpeller les pouvoirs publics français en ce sens.

Voir différents articles liés à la visite des eurodéputées:

– sur Le Progrès

– sur Lyon-Info

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Par Michèle Rivasi

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