Lyon-Turin : la Cour des comptes rappelle l’État à l’ordre et l’appelle à revoir ses priorités

Dans un référé sur les financements des infrastructures et de l’Afitf (Agence de financement des infrastructures de transport) publié lundi 29 août, la Cour des comptes tire à boulets rouges sur la gabegie engendrée par la fuite en avant de gouvernements irresponsables.

Réaction de Michèle RIVASI, eurodéputée et candidate à la primaire des écologistes :

« La création de l’Afitf en 2004 visait à garantir les investissements de long terme face aux aléas budgétaires. C’est une disposition responsable qui a malheureusement donné lieu à des décisions illogiques, pour ne pas dire irresponsables. Débarrassés de la pression politique qu’implique le vote annuel du projet de loi de finances, les gouvernements successifs ont cru bon d’utiliser l’Afitf de manière déraisonnable, l’utilisant pour financer des projets irrationnels. Résultat, les recettes affectées à l’Afitf ne suffisent pas à couvrir les engagements pris et notamment ceux concernant le projet de tunnel ferroviaire Lyon-Turin, et le Canal Seine-Nord Europe. Le déficit cumulé de l’Afitf atteindrait ainsi 4,7 milliards d’euros en 2019 si les priorités n’étaient pas revues !

La récente faillite d’un projet ferroviaire similaire (Perpignan-Figueras) devrait pourtant inciter le gouvernement à la prudence, et si vraiment le ferroviaire subit des pratiques anti-concurrentielles face à l’aviation, il est plus que temps de taxer enfin le kérosène. Alors que l’on se gargarise de l’action climatique de la France, le kérosène reste le seul combustible fossile à s’affranchir d’une quelconque fiscalité. Mettre fin à cette impunité fiscale fera d’ailleurs partie intégrante de mon programme pour 2017 puisque l’application du principe pollueur-payeur à la fiscalité est une de mes priorités ».

Et l’eurodéputée écologiste de conclure : « Les écologistes se battent depuis des années contre le Lyon-Turin car ce grand projet inutile et imposé ne va servir que les intérêts des entreprises du BTP, au détriment de l’environnement et d’une saine gestion des deniers publics. Nous sommes pour le report modal qui désengorgera les vallées alpines de la pollution des poids lourds, mais nous proposons des solutions moins chères et plus faciles à mettre en œuvre, puisque nous comptons utiliser des infrastructures ferroviaires existantes (1). Pourquoi le bon sens économique ne prévaut-il pas alors que les finances publiques ne se sont jamais aussi mal portées ? »

(1) Pour plus d’information, voir https://www.michele-rivasi.eu/sur-le-terrain/lettre-ouverte-aupres-du-1er-ministre-sur-le-lyon-turin/ et https://www.michele-rivasi.eu/sur-le-terrain/dossier-de-presse-oui-au-fret-ferroviaire-non-a-un-projet-inutile-de-26-milliards-d%E2%80%99euros/

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Par Michèle Rivasi

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