Un groupe de 316 experts et des professionnels de la santé européens ont publié aujourd’hui un rapport rappelant les preuves à l’appui de l’étiquetage nutritionnel Nutri-Score

Dans le cadre de sa stratégie « De la ferme à la table », la Commission européenne a annoncé son intention d’introduire un étiquetage nutritionnel harmonisé et obligatoire sur le devant des emballages (FOPNL) dans l’Union européenne d’ici à la fin de 2022. La Commission européenne envisage actuellement plusieurs types d’étiquetage nutritionnel frontal afin de créer un système d’étiquetage harmonisé entre tous les États membres.

Malgré des arguments scientifiques et sociétaux forts et concluants en faveur du Nutri-Score, des déclarations récentes de certains fonctionnaires de la Commission ont laissé entendre que la Commission pourrait ne pas retenir le Nutri-Score parce qu’il serait trop  » polarisant « , en raison des efforts de lobbying importants des groupes économiques et politiques (Ferrero, Lactalis, Coca-Cola, Mars, Mondelez, Kraft…) fortement mobilisés pour empêcher l’introduction du Nutri-Score à l’échelle de l’UE, ou pour retarder son adoption, ou encore pour choisir une alternative inutile. 

Ces groupes, dont l’Italie qui s’est violemment opposée au NutriScore, ont proposé leur propre label non interprétatif, Nutrinform, qui est très similaire au modèle industriel GDA/RI lancé dans les années 2000, dont l’inefficacité pour guider les choix des consommateurs a été bien établie par de nombreuses études. Coca-Cola, PepsiCo, Mars, Mondelez et Unilever ont fait pression en 2016 pour un label alternatif : l’Evolved Nutrition Label (ENL), calculé par portion, qui s’est avéré sans surprise avantageux pour leurs produits.

Considérant le risque de retarder l’adoption d’un étiquetage nutritionnel obligatoire ou l’adoption d’un étiquetage nutritionnel harmonisé non fondé sur des preuves scientifiques, 316 scientifiques et professionnels de la santé travaillant dans les domaines de la nutrition, de l’obésité, de la santé publique, de la médecine préventive, de l’endocrinologie, de l’oncologie, de la cardiologie, de la pédiatrie, de la psychologie, du droit européen et du marketing social signent un rapport scientifique complet de 61 pages avec plus de 100 références.

Les principaux arguments en faveur de NutriScore que souligne ce rapport sont les suivants :

Efficacité : Plus d’une centaine d’études réalisées dans une vingtaine de pays ont été publiées depuis 2014 dans des revues internationales à comité de lecture, notamment des études dans des supermarchés virtuels, des magasins expérimentaux et des supermarchés réels, démontrent l’efficacité du Nutri-Score pour aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains, en particulier dans les populations défavorisées, et sa supériorité par rapport à d’autres labels.

Evolutivité : La récente mise à jour de l’algorithme du Nutri-Score par un comité scientifique composé d’experts européens indépendants s’appliquera en 2023. Cette mise à jour permettra de corriger certaines limites identifiées du Nutri-Score et donc de mieux aligner le Nutri-Score sur les recommandations nutritionnelles de santé publique. Ces mises à jour conduisent par exemple à une meilleure discrimination des boissons en fonction de leur teneur en sucre, en particulier pour les boissons à faible teneur en sucre. Les boissons contenant des édulcorants non nutritifs (ENN) sont pénalisées afin de mieux aligner la classification sur les recommandations nutritionnelles basées sur l’alimentation.

Fort soutien des ONG de santé publique et de consommateurs : le système Nutri-Score a reçu le soutien de nombreuses associations européennes scientifiques et de santé publique, telles que l’Association européenne de santé publique (EUPHA), le Groupe européen sur l’obésité infantile (ECOG), le Réseau européen du cœur (EHN), l’Académie européenne de pédiatrie, United European Gastroenterology ; ainsi qu’un large soutien d’ONG et d’associations de consommateurs, telles que le BEUC (composé de 46 organisations de consommateurs indépendantes de 32 pays européens) et FoodWatch.

Facile à mettre en œuvre : en 2022, plus de 870 marques en France se sont finalement engagées à l’afficher sur l’emballage de leurs produits alimentaires. En Allemagne, elles sont actuellement 560 entreprises alimentaires. Au cours de la première année de mise en œuvre en Belgique, Nutri-Score est apparu sur environ 10 % de l’offre alimentaire totale. Ces résultats suggèrent que Nutri-Score est la meilleure et la seule option possible pour une mise en œuvre rapide.

Même si Nutri-Score est basé sur des preuves scientifiques solides, il est clair que la mise en œuvre obligatoire et harmonisée d’un FOPNL tel que Nutri-Score ne résoudra pas, à elle seule, tous les problèmes liés à la nutrition, mais il s’agit d’un outil important pour aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains sur le lieu d’achat et donc créer un environnement alimentaire plus sain, s’opposant par exemple à notre « environnement obésogène » actuel.

Ci-dessous, en pièce jointe, le communiqué de presse complet du groupe de 316 experts, avec leur rapport scientifique qui vient d’être publié aujourd’hui, ainsi qu’une sélection de contacts nationaux parmi les 316 signataires.

A télécharger :

– le rapport scientifique : https://nutriscore-europe.com/wp-content/uploads/2023/01/NS_rapport-EU-V10_230202.pdf

– la liste des scientifiques et des professionnels de la santé de l’UE qui le soutiennent (et le comité international qui soutient cette initiative et qui rassemble des experts des États-Unis, du Brésil, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Japon, de la Chine…) : 

Contacts pour plus d’informations (par ordre alphabétique) :

– Dr Torsten BOHN : Département de la santé de précision, Institut luxembourgeois de la santé (Luxembourg)

– Amandine GARDE : Directrice de l’unité de recherche « Droit et maladies non transmissibles », École de droit et de justice sociale, Université de Liverpool (Royaume-Uni) et de justice sociale, Université de Liverpool (Royaume-Uni)

– Prof Serge HERCBERG : Professeur émérite de nutrition, Université Sorbonne Paris Nord (France)

– Berthold KOLETZKO : Else Kröner-Senior Professor of Paediatrics LMU – Ludwig Maximilians Universität Munich (Allemagne)

– Igor PRAVST : Institut de nutrition, Ljubljana, (Slovénie)

– Prof Mike RAYNER : Professeur de santé de la population, Département Nuffield de santé de la population, Université d’Oxford (Royaume-Uni) Oxford (Royaume-Uni)

– Prof Jordi SALAS-SALVADO : Universitat Rovira i Virgili, Departament de Bioquímica i Biotecnologia, Unitat de Nutrició Humana. Reus, Espagne. (Espagne)

– Prof Sylvain SEBERT : Professeur d’épidémiologie des parcours de vie, Unité de santé de la population, Université d’Oulu (Finlande)

– Dr Mathilde TOUVIER : Directrice de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN) (France)

– Dr Stéphanie VANDEVIDJERE : Nutrition santé publique/Epidémiologie et santé publique, Sciensano, Bruxelles (Belgique)

Les communiqués en version PDF

Par Michèle Rivasi

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