[COMMUNIQUÉ] 36 ans après, Tchernobyl : une bombe à fragmentation

Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl explose en projetant dans l’atmosphère des quantités considérables de radioéléments. 36 ans après, ce site a été occupé pendant cinq semaines par l’armée de Vladimir Poutine faisant remonter le spectre d’un danger nucléaire.

C’est la première fois qu’une guerre majeure se déroule dans un pays possédant plusieurs réacteurs nucléaires et de nombreux déchets hautement radioactifs.

Aujourd’hui, même si le contrôle a été repris depuis le départ des troupes russes fin mars et que les « communications directes » ont été rétablies, certains dysfonctionnements demeurent. Depuis le 24 février 2022, aucune information n’a été reçue sur les doses relâchées.

L’Union européenne doit agir pour livrer des équipements et réparer les systèmes de contrôle à distance de l’agence de sûreté ukrainienne. L’évaluation des conséquences du passage de l’armée russe doit être connue car elle semble avoir creusé des tranchées dans la « forêt rousse », la zone la plus contaminée.

L’Union européenne doit également continuer d’investir dans les programmes de protection de la santé et de l’environnement, dont son premier plan établi en 2018 et que j’ai suivi de près, fut un succès pour protéger les populations affectées. La Commission européenne avait notamment équipé un hôpital pour suivre la santé des enfants des districts de Polesye et d’Ivankiv, commune qui a été occupée pendant un mois par l’armée russe. Une énorme quantité d’éléments radioactifs a été soulevée dans l’espace aérien. La question de l’évacuation immédiate des populations dans les territoires voisins se pose.

Aujourd’hui, nous devons faire un choix énergétique sans nucléaire pour la paix et pour le climat. La guerre en Ukraine nous rappelle que les centrales nucléaires sont dangereuses et leurs accidents sont imprévisibles, en période de conflit et lors d’une catastrophe naturelle. Elles sont également plus couteuses et plus longues à devenir opérationnelles que les énergies renouvelables.

Sanctionnons l’industrie nucléaire russe, source importante de revenus pour la guerre de Poutine. Première exportatrice mondiale de centrales nucléaires, l’entreprise publique russe Rosatom travaillait en 2021 à la fabrication de 21 réacteurs dans 12 pays. La présidence française du Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne doivent entendre l’appel du Parlement européen qui, dans sa résolution du 7 avril, se prononce pour l’arrêt immédiat des importations fossiles, mais aussi nucléaires, venant de la Russie.

Le communiqué en version PDF : 
Par Michèle Rivasi

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