Mes chers amis, je suis heureuse d’être parmi vous et avec Eva Joly ce soir.
Je suis heureuse car tous ensemble nous avons fait vivre à la France une aventure politique mémorable.
Sur le nucléaire, nous avons fait bouger des lignes qu’aucun parti n’avait osé attaquer jusque là.
Si nous avons réussi ce coup de force, c’est parce que nous avons ensemble décidé de donner à Eva le mandat de le faire en notre nom.
Qui d’autre qu’elle pouvait mettre un coup de pied dans la fourmilière sclérosée qu’est la société française?
Qui d’autre qu’elle pouvait mieux lutter contre l’uniformisation pathologique de nos modes de vie ?
Qui d’autre qu’elle encore est le meilleur symbole qu’une France ouverte à la diversité est une France qui triomphe dans l’exemplarité ?
Qui d’autre qu’elle enfin pouvait démontrer aux Français que – comme le dit Nicolas Hulot – l’on ne naît pas écologiste mais on le devient ?
Nous pouvons être fiers d’avoir eu le courage de lancer Eva dans cette course folle à l’Elysée.
Nous pouvons être fiers d’elle et de son courage, elle qui n’a plié devant rien, n’a jamais cédé, n’a pas baissé les bras alors que certains d’entre nous étaient tentés de le faire face à une adversité aussi irrespectueuse qu’arrogante !
Nos adversaires sont nombreux, mais pas aussi nombreux que ceux qui souhaitent le changement, ceux qui souhaitent vivre plutôt que souffrir et survivre.
Nos adversaires sont partout, et le danger qu’ils représentent ne réside pas dans leur nombre mais dans leur capacité de nuisance : Eux qui ont tout accaparé sans rien partager, Eux qui ont tout concentré pour mieux déposséder, Eux qui ont tout décidé sans même nous consulter.
Ils sont au sommet du système pyramidal français et leur seule crainte est que la base fébrile que nous représentons se décide enfin à bouger. Le moindre mouvement et ils commencent déjà à vaciller. Si nous bougeons vraiment, ils ne pourront que tomber, tels des fruits trop gâtés.
Pour ne pas tomber, ils sont prêts à tout et sont bien préparés. Les lobbies des grandes multinationales – qui conditionnent la vie sur Terre – sont actifs partout où le moindre pouvoir est exercé.
Les grands groupes protègent leurs intérêts en investissant dans des média qui répètent en boucle le discours dominant et empêchent tout véritable changement.
C’est leur survie même qu’ils jouent car quand les citoyens pensent, le parlement et le gouvernement commencent enfin à penser. Ce fut le cas sur les gaz de schiste et c’est une grande bataille que nous avons mené.
C’est pourquoi ils sont omniprésents, de la télé jusque dans les couloirs des parlements, et usent de pratiques peu glorieuses pour convaincre les élus de leurs arguments.
Ils alternent la peur et la récompense : la peur pour le peuple, la récompense pour renforcer le cercle cloisonné des puissants.
Ils corrompent la clairvoyance de notre pays en instrumentalisant et en infiltrant l’administration de l’Etat. Ils discréditent dès lors tout modèle de société, toute philosophie politique qui ne favorise par leurs intérêts, et hiérarchisent les priorités à leur gré.
L’écologie est d’ailleurs la première de leur cible et c’est pourquoi elle est si peu présente dans cette campagne.
On nous dit que l’écologie n’est pas une préoccupation majeure des Français, mais c’est faux : chacun souhaite vivre décemment et en bonne santé, c’est la première préoccupation de nos concitoyens. Seulement les sondages ne le voient pas du même œil que nous.
Ce n’est pas Eva que les sondages n’aiment pas, mais bien notre résistance commune face au fait accompli.
Alors oui, les sondages ne nous aiment pas, mais rassurons-les : nous non plus nous ne les aimons pas. Ce n’est pas un concours de circonstances puisque nous les critiquerons toujours avec constance.
Les sondages participent à la mise en condition des citoyens et donc à la perversion de la démocratie, c’est une régression majeure de passer d’un régime démocratique à un régime d’opinion. Nous qui sommes les chantres de la diversité et du pluralisme, comment pourrions nous tolérer cette forme dominante de production de l’opinion publique ?
En France, les sondages servent même à valider l’hypothèse qu’il ne pourra y avoir que l’UMP et le PS au deuxième tour : ils nous font digérer la pilule avant même que nous ne l’ayons avalée!
C’est tout bonnement scandaleux car, en aucun cas, un sondage ne doit être un substitut à la réflexion, au débat d’idées. C’est un déni de démocratie, les Français doivent cesser d’être fatalistes: notre pays a encore le choix aujourd’hui.
Et à ce que je sache, les sondages ne votent pas : ce sont les citoyens qui votent !
Dans une mesure certaine, ce sont les sondages qui sont à l’origine de la disparition de l’écologie dans le débat politique actuel. Si l’écologie n’est pas la préoccupation première c’est parce que les sondages profitent de sa définition aussi galvaudée que restrictive.
Parce que l’écologie est présentée distinctement de l’économie, parce que l’écologie n’est pas présentée comme une solution face à la perte de pouvoir d’achat, parce que l’écologie est présentée systématiquement comme une menace pour nos libertés.
Pourtant l’écologie c’est un tout, c’est autant un moyen qu’une fin.
Plus forte que la liberté, l’écologie est une libération : elle permet la réappropriation essentielle de notre destin commun. (PAUSE)
C’est parce qu’elle représente une menace pour un système trop bien établi qu’elle est décriée ainsi, à tous les niveaux et par presque tous les partis.
Ce sont d’ailleurs ces mêmes partis, l’UMP en tête, qui empêchent tout changement, toute prise en compte de l’écologie. Regardez le résultat du Grenelle de l’environnement: pourquoi est-il si décevant ? Parce que l’UMP a cédé face aux lobbies, parce que ces groupes d’intérêts ne souhaitaient voir les dividendes de leurs actionnaires régresser.
Les lobbies sont le cancer de la vie politique. Et les partis soumis à leur puissance gangrènent à leur tour la République.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire – et Eva pourra vous le confirmer- le phénomène de la corruption en France est loin d’être marginal. Parmi les mauvais élèves européens, la France est bien souvent stigmatisée pour ses pratiques clientélistes, anticoncurrentielles et frauduleuses.
Si la France disposait d’un vrai dispositif de lutte contre ces corruptions, le prix des facturations des marchés publics baisserait de 20 à 30 %, soit une baisse de plus de trente milliards d’euros annuels de leur prix.
Cela représenterait de quoi renflouer le système de protection sociale, ou même pourvoir les budgets de l’éducation, de la santé ou de la justice. Cette collusion on la retrouve au sein des agences sanitaires et lors de la fixation des prix des médicaments.
Cette corruption est notamment importante dans la construction, l’énergie, l’agro-alimentaire, les déchets, l’éclairage public, la restauration collective, le chauffage urbain…ou même l’eau.
Je crois que je ne vous apprends rien au sujet de l’eau, puisqu’en 1996 Alain Carignon, maire de Grenoble, avait été condamné pour avoir reçu 21 millions de francs de la Lyonnaise des eaux en échange de la concession de l’eau de la ville. Et celui-ci, après avoir perdu ses droits civiques et civils fut réinvesti à 80% par les militants UMP pour se présenter aux législatives. On marche sur la tête: avec Eva Joly à la tête de la République, ce genre de situation serait tout bonnement impossible!
C’est ainsi que le PS et l’UMP ont pu largement profiter des largesses des grandes entreprises lors de l’attribution des marchés publics. Et c’est pourquoi aujourd’hui ils ne s’empressent pas de dénoncer l’impact négatif des lobbies sur la vie publique et le quotidien des Français.
C’est parce que l’écologie est une menace pour le système que je viens de dénoncer que la candidature d’Eva est importante.
C’est ce type de comportements inadmissibles que les écologistes souhaitent faire reculer et disparaître. Nous devons contrer cette mauvaise culture politique qui n’est pas une fatalité.
Nous le savons et nous le pouvons car l’écologie elle-même est aussi un enjeu culturel. Le respect de notre environnement ne peut que passer par un grand nombre de changements comportementaux. Et les mauvais comportements politiques on ne pourra les changer qu’en instituant une 6ème République.
C’est pourquoi la France doit secouer ces partis si elle veut enfin se réveiller de sa léthargie démocratique.
Ce n’est pas le système qui doit conditionner les comportements humains, c’est l’Homme qui doit imposer ses propres règles au système, pour que nous vivions tous dans des conditions décentes.
Le logiciel libre que nous proposons est bien différent des autres systèmes d’exploitation que l’on nous propose. Il faut le partager avec le plus grand nombre et faire entendre nos arguments.
Mais pour nous faire entendre, c’est difficile…et nous y avons tous été confrontés un jour.
J’ai vécu cela en créant la Criirad et aujourd’hui encore je me réjouis de l’espoir que j’ai osé placer dans ce contre-pouvoir essentiel.
Dorénavant, en cas d’accident nucléaire nous n’avons plus à craindre les mensonges de l’Etat : nous avons la garantie d’avoir accès à une information aussi fiable qu’indépendante. Mais tout comme Coluche espérait la disparition des Restos du Cœur, je rêve que la Criirad n’ait plus d’utilité dans un monde débarrassé du nucléaire.
Face aux lobbies de toute sorte qui gangrènent la République, nous avons tous un rôle à jouer. Le système que nous dénonçons et combattons a développé une forte résistance qui dépasse bien trop souvent la légalité.
Alors continuons à créer des contre-pouvoirs pour faire éclore la société de demain. Organisons-nous à tous les niveaux, participons à la vie économique et démocratique, semons les graines du changement.
Car oui l’écologie n’est pas qu’une affaire d’élections, c’est une philosophie quotidienne. C’est d’ailleurs ce qui nous différencie des autres partis : le changement que nous proposons nous le vivons déjà.
Nous n’avons pas eu besoin de lois pour modifier volontairement nos comportements et adopter un mode de vie alternatif. C’est en montrant l’exemple que nous rallierons les Français à l’écologie.
Dès lors il faudra investir dans cette transition écologique, il faudra financer les leviers du changement. Et c’est pour cela que nous aspirons à gouverner: pour créer les incitations nécessaires au changement des comportements.
Ne l’oublions pas, le rôle et l’influence d’un parti ne se mesurent pas qu’à sa taille: on n’a jamais autant parlé de nucléaire et c’est grâce à notre obstination!
C’est pourquoi nous affronterons inlassablement tous ceux qui rejetteront nos arguments car chaque jour qui naît conforte nos convictions. Par la capacité de persuasion de notre philosophie politique, nous ferons enfin émerger un monde qui respecte l’Homme autant que la Nature.
N’est-ce pas un projet qui vous fait rêver ? N’avons-nous pas envie de continuer à renforcer le crédit de nos propositions ?
Ce n’est pas sans raisons que les génies de l’Humanité, nos plus grands inventeurs ont révolutionné nos modes de vie : ils ont pris leurs leçons dans la nature, non pas pour la domestiquer mais pour reproduire sa formidable ingéniosité.
Quoi de plus formidable et d’enthousiasmant que d’utiliser les éléments fondamentaux et inépuisables de la vie sur Terre pour mieux vivre. Tout est à réinventer, nous avons l’embarras du choix !
A défaut de se faire contaminer par un système mortifère, pollinisons la société avec l’enthousiasme qui nous caractérise si bien.
Nous sommes les seuls à mettre en adéquation les moyens et la fin, les seuls à oser dire que les politiques d’aujourd’hui doivent aussi répondre aux enjeux de demain. Nous ne souhaitons pas seulement faire le bien, mais le faire bien.
Nous sommes là pour comprendre et pour aider, pour écouter ceux qui désespèrent d’être entendus. La politique doit aller dans ce sens, du bas vers le haut, nous ne pouvons imposer le changement que nous appelons de nos vœux.
Nous ne pourrons être amenés à gouverner si nous renions notre capacité d’écoute. Pourquoi ? Parce que celui qui n’a pas d’oreilles pour écouter n’a pas la tête pour gouverner ! (PAUSE)
Les faits nous donnent un peu plus raison chaque jour, mais l’impatience qui nous caractérise ne doit pas nous faire baisser les bras. Au contraire nous devons rallier le plus grand nombre, car c’est de la foule des impatients que viendra le vrai changement.
Et la société ne changera que quand la morale et l’éthique investiront notre réflexion à tous, c’est pourquoi il faut continuer à nous faire entendre.
Continuons à croire en l’écologie pour changer nos vies, continuons à croire en notre capacité à porter ce nouveau projet de société.
Nous ne pouvons douter car la France a besoin de nos convictions pour évoluer et redonner du sens au progrès.
Vive Eva Joly, vive la République…ET VIVE L’ECOLOGIE!
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bonjour
michele et les autres
super soirée hier soir rondement mene et surtout fort bien animé par Michelle
au fait pense tu Michele au livre que je t ai prete
la cibilisatuo