Après la tentative d’attaque kamikaze en Isère il y a deux semaines sur un site Seveso « seuil bas », c’est à Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône) que sont survenues deux explosions sur un site pétrochimique classé Seveso « seuil haut », vraisemblablement suite à un acte malveillant.
Entre ces deux évènements, au moins 150 détonateurs, des pains de plastic ainsi qu’une quarantaine de grenades ont été volés sur un site militaire de Miramas (Bouches-du-Rhône).
Des évènements qui rappellent et soulignent la vulnérabilité des sites industriels dangereux, alors que la menace terroriste est maximale sur le territoire français.
Réaction de Michèle RIVASI, eurodéputée Europe Écologie du sud-est de la France:
« De nombreuses questions se posent quant à la sécurité des sites industriels en France. Normalement, pour entrer dans une installation classée, les véhicules, les colis et les personnes sont contrôlées. La situation particulière du site de LyondellBasell – raffinerie dont l’activité est temporairement arrêtée mais où la maintenance continue à être assurée – doit nous interroger : comment expliquer qu’un site pareil ne soit pas mieux sécurisé ? La ou les personnes à l’origine de l’explosion étaient-elles informées de règles de sécurité laxistes pendant cette période d’inactivité ?
Vues les circonstances des évènements (aucun témoin, aucune revendication) et la situation particulière de l’entreprise (cela fait 4 ans que LyondellBasell cherche un repreneur pour son site, sans réussir à le trouver), je m’interroge aussi sur l’éventualité d’une arnaque à l’assurance ou d’une manière détournée de parvenir à se séparer de ce site industriel à moindre frais.
Par ailleurs, les mystères entourant les survols de drones au-dessus des centrales nucléaires françaises n’ont toujours pas été élucidés. Des scénarios crédibles permettraient de faire rentrer des explosifs ou des armes avec des drones et j’avais interpellé le gouvernement français avec d’autres eurodéputés pour savoir quelles mesures étaient prises pour remédier à ces intrusions dangereuses (1). Mais comme toujours, les questions entourant la sécurité des centrales nucléaires restent sans réponse. Les citoyens sont pourtant en droit de savoir quelles sont les menaces qui les guettent et quelles solutions sont apportées par les forces de l’ordre. Ce silence coupable mêlé aux évènements récents laisse malheureusement à penser que nous ne sommes pas sérieusement prémunis contre les risques terroristes ».
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