Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens : première réunion du groupe de travail (Actu-Environnement.com)

Le groupe de travail, chargé d’élaborer une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens d’ici juin, vient d’être installé par le ministère de l’Ecologie. Ses quarante membres de tous horizons ont débuté leurs travaux de réflexions.

8 février 2013 | Actu-Environnement.com

Le groupe de travail relatif à l’élaboration de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens a tenu sa première réunion vendredi 2 février. Annoncé en décembre dernier par la ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, ce groupe de travail doit présenter en juin 2013 en Conseil des ministres une stratégie comprenant « des actions de recherche, d’expertise, d’information du public et de réflexion sur l’encadrement réglementaire » de ces substances chimiques susceptibles d’interférer avec la régulation des hormones.

Toutes les parties prenantes associées

Associant toutes les parties prenantes, ce groupe de travail compte une quarantaine de membres, selon la liste que s’est procuré Actu-Environnement. Il est composé de représentants des ministères de l’Ecologie et de la Santé concernés : Patricia Blanc (directrice générale de la prévention des risques), Marie-Christine Favrot (Direction générale de la santé), Olivier Calvez (Direction générale du travail), Marc Rico (Direction générale de la compétitivité, de l’industrie), Franck Faivre (Direction générale de l’alimentation), Amandine Pierre (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) et Sylvain Mahe (Direction Générale pour la Recherche et l’Innovation).

Figurent également des parlementaires : Gérard Bapt, député PS des Haute Garonne et auteur du projet de loi interdisant le Bisphénol A dans les contenants alimentaires. Chantal Jouanno, ex-secrétaire d’Etat à l’Ecologie et sénatrice UDI de Paris, Michèle Rivasi, députée européenne Europe Ecologie Les Verts et co-rapporteure d’une résolution sur ces substances, Corinne Lepage, ex-ministre de l’Environnement, eurodéputée Groupe Démocrates et Libéraux et présidente d’honneur du Criigen (Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique).

Les agences et les experts spécialisés sur ces questions sont également présents : Jean-Nicolas Ormsby (Agence nationale de sécurité sanitaire), Philippe Hubert (Directeur des risques chroniques à l’Ineris), Paul Houeto (Agence nationale de sécurité du médicament), Agnès Lefranc (Institut national de veille sanitaire), Charles Persoz (Institut national de la santé et de la recherche médicale), Charles Sultan (endocrinologue), Francelyne Marano (présidente de la société française de santé et environnement), Rémi Slama (président du conseil scientifique du programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens), Eric Vindimian (Alliance nationale de recherche pour l’environnement) et Robert Barouki (Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé).

Sans oublier la participation des associations environnementales et de consommateurs : José Cambou (France Nature Environnement), André Cicolella (Réseau Environnement Santé), Anne Barre (WECF France), Nadine Lauverjat (Générations Futures), l’ONG Greenpeace, Vincent Perrot (Consommation Logement Cadre de Vie) et l’UFC-Que-Choisir.

Figurent enfin les syndicats des secteurs de l’industrie, de la santé et de l’agriculture (CFDT, CFTC, CGT, CFDT, FO, CFE-CGC) et les fédérations professionnelles : Sonia Benacquista (MEDEF/UIC), Marc Madec (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises) et Louis Cayeux (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles).

Quatre axes d’actions

Le groupe de travail apour mission de décliner une stratégie tournée autour de quatre axes d’actions : identifier et définir réglementairement les perturbateurs endocriniens, accélérer la recherche sur les risques liés et réduire ces risques, et enfin, informer et sensibiliser le grand public.

L’objectif principal est la réduction de l’exposition aux impacts sanitaires et environnementaux des perturbateurs endocriniens. Après la suspension du Bisphénol A (BPA) dans les contenants alimentaires effective dès 2013, l’action sur les phtalates est parmi les priorités fixées par les ministères.

Biosurveillance, innocuité des substituts, campagnes de prévention figurent au menu des travaux du groupe de travail, a indiqué l’eurodéputée Michèle Rivasi. « Les études scientifiques ne laissent plus de place au doute : anomalies génitales chez les garçons, puberté précoce chez les filles, infertilité, obésité, diabète, cancers hormonodépendants et autres maladies chroniques sont de plus en plus nombreux. Il est donc urgent d’agir par le biais de mesures concrètes pour éviter l’exposition des personnes les plus à risque comme les femmes enceintes et les enfants, premières victimes de ces substances », estime l’eurodéputée.

Une autre priorité est d’associer la recherche privée et publique. L’Anses s’est notamment vu proposer par les ministères concernés le lancement d’un programme d’expertise visant à étudier quinze substances sur trois ans. « L’industrie doit pour sa part avancer dans la recherche de produits de substitution non dangereux, pour remplacer ceux qui contiennent des perturbateurs endocriniens », ajoute Michèle Rivasi.

Alors qu’un retrait des substances reprotoxiques est prévu dès 2013 en Europe, le groupe de travail est également invité à « participer activement » aux travaux communautaires de définition et d’harmonisation de critères d’identification de ces substances. En effet, saisie par la Commission européenne, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) rendra en mars un avis scientifique sur cette question. La Direction Générale Environnement de la Commission européenne a également été invitée à s’y pencher et devrait rendre un rapport d’ici juin.

Le groupe de travail doit à nouveau se réunir le 22 mars et le 17 mai prochains.

Par Michèle Rivasi

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