6 February 2014, 14:37
Agence France Presse ECOFI
Le Parlement européen a exigé jeudi un étiquetage indiquant l’origine pour toutes les viandes consommées dans l’UE et a récusé l’argument du coût invoqué par la Commission européenne pour refuser cette mesure.
La résolution adoptée par 368 voix contre 207 et 20 abstentions au dernier jour de la session plénière à Strasbourg est un désaveu pour l’exécutif bruxellois.
Le Parlement européen entend ainsi peser sur la décision des Etats membres, appelés à se prononcer sur un tel étiquetage pour calmer les inquiétudes provoquées par de multiples fraudes.
« Les consommateurs veulent savoir exactement ce qu’ils ont dans leur assiette », a soutenu l’eurodéputée écologiste française Michèle Rivasi. « Jusqu’à présent, seule la viande bovine bénéficiait d’un étiquetage indiquant la provenance de l’animal. Nous demandons à ce que tous les types de viandes –volailles, porc, mouton, chèvre– fassent l’objet d’une information plus détaillée, via l’étiquetage du lieu de naissance, d’élevage et d’abattage de l’animal, ce que la Commission ne propose pas aujourd’hui », a-t-elle déploré.
« La Commission européenne propose des règles très minimalistes avec seulement une mention du lieu d’abattage et parfois du lieu d’élevage… C’est inacceptable ! Pour nous, la Commission européenne doit revoir sa copie », a pour sa part déclaré l’eurodéputée conservatrice française Sophie Auconie (UDI).
La France est le pays le plus affecté par les scandales de fraudes sur les viandes dans les plats préparés. Mais l’exaspération contre l’inertie de la Commission est générale. « Nous avons déjà ces règles pour la viande bovine. Je ne vois pas pourquoi nous n’aurions pas les mêmes pour le porc, le poulet, le mouton et les autres viandes animales », a soutenu l’élue travailliste britannique Glenis Willmott, qui a préparé la résolution adoptée jeudi.
L’étiquetage sur l’origine de la viande bovine a été imposé dans l’UE en 2002, après l’épizootie de vache folle (BSE) qui a décimé le cheptel du Royaume Uni.
« Ce vote est un signal pour redonner confiance aux consommateurs », a commenté Monique Goyens, directrice générale du BEUC, l’organisation européenne pour la défense des consommateurs. « Les députés ont entendu les voix des 90% de citoyens européens qui ont demandé à savoir d’où viennent les viandes qu’ils achètent. J’espère que la commission ne fera pas la sourde oreille à cet appel », a-t-elle conclu.
La Commission européenne soutient ne pas avoir reçu de mandat pour faire une proposition de loi et invoque un surcoût de 15 à 50% pour l’industrie qui sera refusé par la plupart des Etats membres.
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