Les rejets radioactifs du réacteur 3 représentent une menace bien plus grave que les précédents

Crise nucléaire au Japon: « Les rejets radioactifs du réacteur 3 représentent une menace bien plus grave que les émissions précédentes »

On espérait les problèmes en voie de résolution et il semble que l’on ait tenté de dissimuler certaines informations sur l’état des réacteurs. Alors que la communication de TEPCO et du gouvernement japonais visaient jusque là à suggérer une amélioration de la situation – notamment suscitée par l’espoir d’un raccordement électrique des systèmes de refroidissement – il semble acquis que l’enceinte de confinement du réacteur 3 ait été endommagée. Si c’était le cas, un désastre bien plus grave serait en train de se profiler puisque ce réacteur est le seul qui fonctionne au MOX.

Pour Michèle RIVASI, députée européenne Europe Ecologie et fondatrice de la CRIIRAD, il est important de rappeler ce qu’est le MOX et l’irresponsabilité d’utiliser du plutonium comme combustible: « Le MOX est un combustible issu du retraitement des déchets radioactifs – et des armements militaires – composé à 7% de plutonium. En plus d’accroître les risques de prolifération et de désastre environnemental lors des convois acheminant ces combustibles au Japon, il faut souligner qu’un réacteur fonctionnant au MOX pose un double problème: il a un point de fusion beaucoup plus bas et en cas de fuite le potentiel de rejets radioactifs double. Le plutonium est un élément radioactif extrêment dangereux qui reste actif pendant plus de 200 000 ans: quelques microgrammes suffisent pour déclencher un cancer du poumon. Si la fusion du réacteur a bien lieu, nous pourrions assister à un ‘syndrome chinois’, ce qui aboutirait même à la contamination des nappes phréatiques ».

L’eurodéputée fustige l’attitude d’AREVA dans la crise nippone: « Alors que les écologistes ont été accusés d’indécence pour relancer le débat sur la pertinence du nucléaire dans notre mix énergétique, il faudrait rappeler aux bonnes consciences que l’indécence même c’est la stratégie commerciale et industrielle d’AREVA, à qui le Japon rachète ce fameux MOX. Selon Greenpeace, le leader français du nucléaire civil n’a pas jugé utile de suspendre le réapprovisionnement des réacteurs japonais en MOX prévu début avril. Alors que l’on nous disait qu’il était nécessaire d’attendre la résolution définitive de la crise japonaise pour enfin tirer des conclusions, on se demande qui pousse le bouchon trop loin! (les Japonais auraient finalement refusé aujourd’hui ce nouvel arrivage) »

Pour Michèle RIVASI ceci démontre encore une fois le casse-tête insoluble des déchets radioactifs, l’argument ultime d’une sortie programmée du nucléaire: « Derrière le discours angélique du recyclage de combustibles irradiés se cache une vérité préoccupante. Cette stratégie démontre encore une fois notre incapacité à gérer nos déchets radioactifs puisque cette prétendue solution ne fait finalement qu’accroître les risques ». Et de rappeler: « Il n’y a actuellement aucune solution au stockage définitif des déchets radioactifs ».

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2 commentaires
  • a l’heure ou j’ecris,le pire est en train d’arriver-faudra t il une cata en france pour que nos compatriotes « rejette d’une façon NETTE e t sans ambiguite » les PROJETS ET AMBITIONS NUCLEAIRES/

    solidarite ,compassion avec le peuple japonais ne suffit pas –

    il faut que le mot d’ordre « SORTONS DU NUCLEAIRE » ET DIRIGEONS NOUS VERS UN MONDE OU LES ENERGIES RENOUVELABLES SOIENT
    DANS LE NATUREL DE LA V I E « /jacques

  • Il me semble que la demi-vie du plutonium est de 24000 ans, ce qui revient un peu au même de toute façon…

Par Michèle Rivasi

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