Le retour des farines animales : une menace pour notre santé

Le 14 février dernier, la Commission européenne a annoncé le retour des farines animales dans l’alimentation des poissons d’élevage dès le 1er juin prochain. Une première étape avant la réintroduction des farines dans les élevages de porcs et de volailles, contestée par Michèle Rivasi, députée européenne Vice-présidente du groupe des Verts/ALE au Parlement européen.

« Alors que nous découvrons jour après jour l’ampleur du scandale de la viande de cheval à la place du boeuf dans nos plats préparés, comment peut-on imaginer que les consommateurs vont accepter avec sérénité l’idée de manger du poisson nourri aux farines animales? Quelle garantie avons-nous que ces farines seront bien identifiées (traçabilité garantie) et le cannibalisme évité lorsque l’on donnera de telles farines aux porcs et aux volailles? Les erreurs et les fraudes tout au long de la filière sont possible, comme on peut le constater aujourd’hui, et l’autocontrôle par l’industrie agroalimentaire est tout sauf convaincant et fiable. Seuls les tests ADN permettent d’identifier l’origine des animaux réduits en farines, ce qui beaucoup est trop coûteux à faire régulièrement ».

La députée européenne souligne l’importance des risques sanitaires associés à l’utilisation des farines animales : « Quand on sait que pour fabriquer des farines animales les industriels ont recours à des carcasses provenant de l’élevage intensif, il est évident que ces restes contiennent des antibiotiques donnés aux animaux en prévention pour éviter les épidémies, ainsi que d’autres médicaments pour la croissance. C’est le cas des farines animales à base de plumes de volaille qui contiennent différentes sortes d’antibiotiques et médicaments, même après stérilisation. Comme l’a bien montrée une étude américaine publiée en avril 2012 (1), sur 12 farines commerciales analysées, toutes présentaient de 2 à 10 antibiotiques différents, dont des sulfonamides, des macrolides et des fluoroquinolones, à des niveaux suffisants pour bloquer la réplication bactérienne. A force d’ingurgiter des antibiotiques, on devient résistant. Aux Etats-Unis, les infections résistantes aux antibiotiques tuent plus que le Sida (2), on ne peut donc pas prendre le risque d’accentuer ce phénomène en se nourrissant de poisson gavé de farines aux antibiotiques, nous devons refuser cette absurdité ! »

(1) Etude publiée Environmental Science & Technology par David Love, de l’Université Johns Hopkins de Baltimore (Maryland) :
(2) Chaque année, rien que dans l’Union européenne, un nombre estimé de 25 000 patients décèdent à la suite d’une infection bactérienne grave et résistante d’origine nosocomiale, selon l’OMS

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Par Michèle Rivasi

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