France: de fortes économies possibles sur les médicaments (AFP)

Les dépenses de médicaments restent très élevées en France, notamment en comparaison d’autres pays européens, alors que des mesures d’économies permettraient de réduire ce coût de 10 milliards d’euros sur trois ans, selon une étude présentée lundi à Paris.

« En Italie, on constate que le coût des médicaments en ville et à l’hôpital s’élève pour 2012 à 17,8 milliards d’euros contre 35,5 milliards pour la France, soit 85% de plus à populations égales pour les mêmes résultats sanitaires », a affirmé Serge Rader, pharmacien qui se présente comme un « lanceur d’alerte », l’un des auteurs de l’étude.

La députée écologiste européenne, Michèle Rivasi, a détaillé cette étude à la presse, en compagnie de Serge Rader et du professeur Philippe Even, auteur d’un récent ouvrage polémique sur les médicaments anti-cholestérol.

Pour les seuls médicaments remboursables, la dépense s’élève à 33 milliards d’euros.

En 2012, la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) a pourtant souligné que la dépense de médicaments avait diminué de 0,8%, mais dans le même temps, l’Italie a annoncé une baisse de 9,07%, note l’étude.

En France, le générique, moins cher que le princeps (médicament original), représente 31% du marché en volume, contre 50% à 60% en Grande-Bretagne ou en Allemagne et 80% aux Etats-Unis, note-elle également.

L’étude, menée par le groupe de travail de Serge Rader, liste quelques exemples de surcoûts, comme la prescription de certains médicaments anticholestérol qui n’existent pas en version générique et reviennent donc plus cher à la Sécurité sociale.

Pour les antidiabétiques, les prescripteurs privilégient les médicaments « plus récents et plus chers », au détriment de médicaments « aussi efficaces » et moins onéreux.

Enfin, cette étude évoque également « des protections anormales de médicaments franco-français » qui n’ont pas de génériques et met en cause « des prix de remboursement injustifiés » dans certains cas.

Mme Rivasi, MM. Rader et Even ont présenté à cette occasion un projet de réforme de la filière médicaments permettant, selon eux, de réaliser 10 milliards d’euros d’économie sur trois ans.

Ils suggèrent notamment de remplacer la marge commerciale des grossistes et des pharmaciens par des honoraires, au moins pour les médicaments les plus chers, ce qui permettrait de « rendre indépendant le coût de la distribution ».

Des négociations sont en cours entre les syndicats de pharmaciens et l’assurance maladie à ce sujet mais « les tentatives d’évolution actuelle s’éternisent », souligne le projet.

Ils plaident pour une prescription « optimisée », en apportant une information indépendante aux médecins « trop soumis à l’influence des laboratoires ». Les économies dégagées doivent notamment permettre de favoriser « la renaissance d’une recherche publique ».

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1 commentaire
  • Madame,
    je viens de prendre connaissance de vos propositions en terme d’économies possibles sur les médicaments prescrits (et pas toujours utilisés par ailleurs) en France.
    Bravo; c’est un travail que je trouve pertinent et de vraies pistes. Je vais souvent en Italie et je ne trouve pas nos voisins en plus mauvaise santé que nous.
    Pensez vous pouvoir être entendue chez nous ?
    Je l’espère,

    bien cordialement

    Bernard Maurel

Par Michèle Rivasi

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