Commission Juncker : revirement sur les médicaments, soulagement pour les patients

Comme en 2009, la Commission européenne a tenté de faire passer l’Agence européenne du médicament (EMA) sous le giron du département Entreprises. C’était sans compter, cette fois aussi, sur la vigilance du groupe des Verts/ALE qui ont fait pression sur le Président de la Commission européenne Juncker afin d’empêcher la politique du médicament de devenir un enjeu plus commercial que sanitaire.

Réaction de Michèle RIVASI, Vice-Présidente du Groupe des Verts/ALE, en charge des questions de santé dans les commissions ITRE et ENVI : « C’est un véritable soulagement, mais je ne dirai pas que c’est une bonne nouvelle : c’est normal. Comment peut-on concevoir de voir la politique du médicament sous l’angle commercial alors que chaque jour l’on constate un accroissement des inégalités face aux traitements et à l’accès aux soins médicamenteux ? Les malades sont des patients, pas des clients. Et les médicaments ne sont pas des marchandises comme les autres. On le constate aujourd’hui avec de nombreux médicaments, dont le Sofosbuvir et différents anti-cancéreux : leurs prix astronomiques mettent en péril les systèmes de santé européens. Des solutions doivent être trouvées rapidement pour que la logique de santé publique l’emporte sur la logique de marché. La DG Sanco (Santé & Consommateurs) doit être en charge d’un tel défi, pas la DG Entreprises ! ».

« La transparence, l’accès aux données des études cliniques, l’amélioration de la pharmacovigilance et la notification effective des effets secondaires pour lesquels je me suis battue sous la précédente législature auraient pu être remis en cause avec ce changement de giron. Pour autant, l’EMA n’est pas parfaite et je ne manquerai pas d’utiliser le vote de sa décharge budgétaire annuelle pour améliorer son fonctionnement et y empêcher les conflits d’intérêts que j’ai pu débusquer par le passé ».

Et l’eurodéputée écologiste de conclure : « Le lobbying de l’industrie pharmaceutique n’a pas porté ses fruits grâce à la réactivité des parlementaires européens mais aussi grâce au plaidoyer efficace des associations de patients auprès de la Commission européenne. Cette dynamique doit se perpétuer dans la mandature à venir, pour le bien de la santé publique européenne ».

[facebook_ilike]

Articles similaires :

Par Michèle Rivasi

Suivez-moi sur Facebook

Suivez-moi sur Twitter